Le secrétaire général par intérim Mohand Ouamar Benelhadj s’est exprimé ce dimanche sur le Panel de dialogue et de médiation.
“Nous avons déjà exprimé notre avis le 17 juin dernier, où nous avions posé quelques points. Il n’y a pas eu d’échos. Je crois que nous sommes toujours sur cette position, c’est notre conviction. Pour que l’élection présidentielle ait lieu, c’est une étape importante dans le règlement de la crise, nous pensons qu’il faut une instance acceptée par tous, qui s’occupera du scrutin, jusqu’à la proclamation des résultats”, a indiqué le SG par intérim de la puissante organisation.
Mohand Ouamar Benelhadj pense que le panel de Karim Younes n’ira pas loin : “Nous ne pensons que ce panel arrivera à un résultat, parce qu’il a été désigné par une seule partie. Au moins, il doit être désigné par deux parties, c’est-à-dire le pouvoir et le Hirak. Le peuple doit être partie prenante, or ce n’est pas le cas. Ce n’est pas ce que nous avons proposé, je pense que ce n’est pas ce qu’il faut”.
Le patron de l’ONM ne se contente pas de critiquer. Il donne quelques “conseils” aux décideurs, à l’opposition et au Hirak : “Je peux me permettre de conseiller, les uns et les autres, au nom des Moudjahidin, s’ils tiennent compte de notre vieillesse et de notre expérience. Chacun doit faire son autocritique. Si cette autocritique est objective, sincère, chacun devra revoir sa copie”.
Pour lui, l’Algérie est en danger : “Il ne s’agit pas de l’avenir du pays qui est en jeu, c’est son devenir. L’Algérie risque de se dissoudre. Au train où vont les choses, chacun tient à sa position, pense qu’il est plus intelligent que les autres, défend ses acquis (…) L’Algérie a besoin de réformes qui ne se font pas avec une révolution. Je pense qu’il y a une erreur”.
Et d’ajouter : “Il faut des réformes profondes. On ne peut changer les choses en un jour, ce n’est pas vrai. En France, la révolution contre la monarchie a enfanté un empereur qui est Napoléon. Nous n’avons pas une monarchie, il y avait une oligarchie au pouvoir, qui a commis des dépassements et engrangés des profits monstrueux. C’est cela qu’il faut éradiquer. Le changement ne peut pas être radical”.
Sur la désobéissance civile, le SG par intérim de l’ONM met en garde contre les risques de cette menace brandie par des manifestants vendredi dernier. “Avec la désobéissance civile, tout le monde sera perdant. Il faut trouver des moyens pacifiques. Le mouvement doit rester pacifique”, a-t-il soutenu, en appelant les dirigeants actuels à écouter les citoyens.