Le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a vivement dénoncé mardi la détérioration des conditions de détention des migrants en Libye, jugeant “inhumaine” la coopération de l’Union européenne avec ce pays.
“La communauté internationale ne peut pas continuer à fermer les yeux sur les horreurs inimaginables endurées par les migrants en Libye, et prétendre que la situation ne peut être réglée qu’en améliorant les conditions de détention”, a déclaré M. Zeid dans un communiqué, affirmant que “la politique de l’UE consistant à aider les gardes-côtes libyens à intercepter et renvoyer les migrants (est) inhumaine”.
“La souffrance des migrants détenus en Libye est un outrage à la conscience de l’humanité”, a-t-il ajouté.
Cet appel intervient alors que le groupe de contact sur la route migratoire en Méditerranée centrale – réunissant 13 pays européens et africains dont la Libye – a décidé lundi, à Berne, en Suisse, d’améliorer les conditions des migrants dans les centres de détention en Libye tout en promouvant des alternatives à cette solution.
Le haut-commissaire dénonce l’aide fournie par l’UE et l’Italie aux gardes-côtes libyens pour arrêter les migrants en mer, “malgré les inquiétudes exprimées par les groupes de défense des droits de l’homme” sur le sort des migrants en Libye. “Les interventions croissantes de l’UE et de ses Etats membres n’ont jusqu’à présent pas servi à réduire le nombre d’abus subis par les migrants”.
Réagissant à ces critiques, un porte-parole de l’UE a indiqué à l’AFP que Bruxelles souhaitait renforcer les capacités des gardes-côtes libyens pour sauver des vies tout en s’assurant que les migrants soient renvoyés dans des “centres de réception qui soient en conformité avec les standards humanitaires internationaux”.
“Les centres de détentions en Libye doivent être fermés. La situation dans ces camps est inaceptable”, a-t-il ajouté, soulignant par ailleurs que Bruxelles finance les activités de protection des migrants de l’ONU en Libye.