Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a décidé vendredi d’envoyer des experts internationaux chargés d’enquêter sur les allégations de crimes de guerre au Yémen.
Une résolution en ce sens, présentée par les pays arabes et soutenue par les pays occidentaux, a été adoptée par consensus à l’issue d’intenses négociations dans les couloirs de l’ONU.
Le texte demande au Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme Zeid Ra’ad Al Hussein d’établir, pour « une durée d’au moins un an », « un groupe d’experts internationaux et régionaux » qui devra « procéder à un examen exhaustif de toutes les violations des droits de l’homme présumées et abus (…) commis par toutes les parties au conflit depuis septembre 2014 ».
Les experts seront nommés d’ici à la fin de l’année, précise la résolution. Ils devront rendre un rapport au Conseil dans un an et leur mandat pourra être renouvelé.
Mardi, l’Arabie saoudite a menacé de représailles économiques les pays qui soutiendraient cette enquête.
« L’adoption du projet de résolution présenté par les Pays-Bas et le Canada devant la Commission des droits de l’Homme pourrait affecter de façon négative les relations bilatérales économiques avec l’Arabie saoudite », prévient le royaume saoudien dans une lettre, dont l’AFP a pris connaissance.
Ryad, qui « n’acceptera pas » une telle résolution, appelle de son côté à soutenir l’enquête menée par son allié yéménite, qui selon les Nations unies manque de crédibilité.
La guerre au Yémen oppose des forces pro-gouvernementales, soutenues par l’Arabie saoudite et regroupées dans le sud, à l’alliance Houthis-Saleh qui contrôle la capitale et le nord du Yémen depuis septembre 2014.
Depuis mars 2015, date du lancement d’une campagne militaire par plusieurs pays conduits par l’Arabie saoudite contre les rebelles houthis soutenus par l’Iran, le conflit a fait quelque 8.500 morts et 49.000 blessés et provoqué une grave crise humanitaire, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce bilan inclut à la fois des combattants et des civils.