Les manifestations contre l’élection présidentielle du 12 décembre se multiplient à travers le pays. Est-il possible d’organiser le scrutin dans le contexte politique actuel ?

Louisa Ait Hamadouche, politologue : A quelques semaines du scrutin, il y a une volonté de la part des autorités politiques d’aller jusqu’au bout de leur logique, c’est-à-dire de maintenir cette élection présidentielle. Le contexte général, politique, sécuritaire, les arrestations et la fermeture quasi-totale des médias sont autant d’éléments qui rendent la tenue d’une élection sereine de plus en plus menacée.

Quelle sera la légitimité d’un président élu dans les conditions actuelles ?

Quel que soit le candidat qui sera élu, le prochain président se retrouvera dans une situation qui est globalement comparable à celle de Bensalah aujourd’hui. C’est-à-dire même s’il est légalement élu, c’est avec une légitimité extrêmement faible. Son déficit de légitimité sera pour lui une très grande contrainte. Non seulement pour répondre aux revendications de la contestation, mais aussi pour faire face aux exigences économiques et sociales qui vont se poser à lui très vite.