Louisa Hanoune passe aux aveux. La secrétaire générale du Parti des Travailleurs a reconnu par le biais d’un de ses avocats, Rachid Khane, avoir participé à une « réunion consultative » le 27 mars dernier, soit sept jours avant la démission de Bouteflika le 2 avril, avec « Saïd Bouteflika et le général Toufik ».
Cette rencontre, qui a eu lieu à la résidence officielle « Dar El Afia » à Alger, a « duré une heure seulement », a précisé Me Khane dans un message posté hier soir sur sa page Facebook.
« La rencontre avait pour objectif de donner son avis sur la situation politique, et elle pensait que cette rencontre était officielle avec l’accord de la présidence de la République », assure l’avocat et militant du PT. « Sinon, comment expliquer qu’en l’espace d’une heure, elle aurait pu commettre tous ces actes qui représentent des accusations graves passibles de la peine de mort », poursuit Me Khane.
Louisa Hanoune se défend, selon son avocat, d’« avoir accompli son devoir », en participant à cette rencontre, en tant que « cheffe d’un parti agréé » et « députée » et la Constitution lui donne le droit de représenter le peuple devant les instances officielles. »
« Ma responsabilité dans les circonstances actuelles est de trouver une sortie de crise et je ne peux pas imaginer qu’une action purement politique puisse être criminalisée et je n’imaginais pas qu’en 2019, un responsable politique soit humilié à cause d’une initiative politique « , a dit Louisa Hanoune à son avocat, en rappelant que sa cliente avait rencontré Gaid Salah en 2014.
Se considérant comme une « prisonnière politique », Louisa Hanoune lance un appel, par la biais de son avocat, à toutes les personnes libres, en Algérie et à l’étranger, pour la soutenir dans son combat et demander sa libération.
« Le seul péché que j’ai commis est d’avoir rempli mes hautes fonctions politiques », se défend encore Louisa Hanoune, toujours selon son avocat.
Selon Me Khane, le tribunal militaire de Blida examinera le 20 mai la demande de remise en liberté de Louisa Hanoune.
Louisa Hanoune a été placée sous mandat de dépôt le 9 mai dernier par le juge d’instruction du Tribunal militaire de Blida. Elle est poursuivie pour « complot ayant pour but de porter atteinte à l’autorité du commandant d’une formation militaire » (article 284 du code de justice militaire) et « complot pour changer le régime » (un acte prévu et puni par l’article 77 du code pénal).
Il a été arrêté dans le cadre de l’enquête sur le trio Said, Tartag et Toufik, également incarcérés à la prison militaire de Blida, et poursuivis pour « complot contre l’autorité de l’armée » et « complot contre l’autorité de l’Etat ».
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