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Louisa Hanoune détaille ce qu’elle a dit à Tebboune

Louisa Hanoune détaille ce qu’elle a dit à Tebboune

Louisa Hanoune a détaillé, ce mercredi 13 décembre, le contenu de l’entretien de trois heures qu’elle a eu lundi avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

« On a discuté à bâtons rompus, sans tabous. Le débat était riche, libre, global et sans contrainte. C’était une occasion pour exposer nos préoccupations et notre conception des solutions », a dit la secrétaire générale du Parti des travailleurs, ce mercredi, au cours d’une conférence de presse.

La rencontre entre Tebboune et Louisa Hanoune a été convenue lors de la cérémonie de célébration du 1ᵉʳ novembre au Palais du peuple à Alger.

Durant trois longues heures qu’aura duré l’entretien, les deux parties ont échangé leurs points de vue sur de nombreuses questions autant nationales qu’internationales.

« J’ai plaidé pour l’élargissement des détenus d’opinion. J’ai constaté qu’il y avait une écoute. Mais après, c’est le Président qui a le pouvoir de décision. On espère qu’il l’exercera », a souhaité Louisa Hanoune.

L’espoir de Louisa Hanoune se fonde notamment, comme elle le rappelle, sur le fait qu’au lendemain de son élection en décembre 2019, Abdelmadjid Tebboune avait élargi des dizaines de détenus arrêtés dans le cadre du mouvement Hirak.

« On a aussi perçu cette orientation en 2022 avec la réduction de peines ou l’acquittement pour certains détenus », argue-t-elle en relevant la « nécessité de l’accélération de ces mesures pour ôter tout alibi aux puissances étrangères ».

« J’ai exposé la nécessité de renforcer l’immunité du pays à travers des mesures sociales et d’apaisements dont la libération des détenus d’opinion », assure-t-elle encore.

Autre plaidoyer de Louisa Hanoune auprès du Président de la République : l’ouverture de la scène médiatique, notamment les médias publics, ce qui aura un effet d’entraînement sur les médias privés.

« J’ai dit au Président que 2024 (année de l’élection présidentielle, ndlr) est une année charnière. On a besoin de débats entre Algériens sur toutes les questions et un climat pour une confrontation autour des programmes […] », a détaillé encore Mme Hanoune.

Le président Abdelmadjid Tebboune a « dit que le droit de s’exprimer dans le respect de la souveraineté est garanti aux Algériens », a ajouté la SG du PT. « Il a dit qu’on n’a pas donné ordre pour le blackout », ajoute-t-elle.

Mais Louisa Hanoune assure qu’elle n’a évoqué avec son interlocuteur ni la prochaine élection présidentielle, ni une éventuelle intégration de son parti au sein du gouvernement.

L’article 87 bis du Code pénal, les lois « régressives » sur le droit de grève et l’activité syndicale, « élaborées sans consultation des syndicats », la loi sur les partis, « également régressive » sont autant d’autres préoccupations qu’elle a soulevées auprès du Président Tebboune.

Le président Tebboune a « affirmé qu’il n’a aucune intention de caporaliser l’activité syndicale ou partisane », a assuré Louisa Hanoune. Au chapitre social et économique, Louisa Hanoune a soulevé, entre autres, la question de l’inflation, des injustices dont sont victimes certains commerçants condamnés dans le cadre de la lutte contre la spéculation, des maisons saisies, des familles des « oligarques » et autres responsables emprisonnés, du sort des travailleurs dont les entreprises ont été fermées, des startups, des prix du marché et de l’ouverture du capital de certaines banques publiques.

Louisa Hanoune a évoqué la situation à Gaza avec Tebboune

Le président Tebboune « m’a informé qu’il a donné ordre pour que les résidences des familles des « oligarques » et des responsables détenus ne soient pas saisies […] Il a dit qu’il n’a aucune intention de renoncer au caractère social de l’État ni aux transferts sociaux. Aussi, il a dit qu’il est hors de question d’aliéner la décision économique du pays ».

Concernant la question palestinienne, Louisa Hanoune a indiqué avoir échangé les « vues » avec le Président Tebboune, notamment sur la manière de lever l’embargo sur le peuple palestinien.

« J’ai parlé du besoin du peuple palestinien pour faire entendre sa voix et j’ai demandé à ce que notre position se démarque de celle de la Ligue arabe ». Une ligue de laquelle Louisa Hanoune a toujours plaidé le retrait de l’Algérie.

« Le Président a parlé de certaines entraves pour acheminer des aides de l’Algérie à la Palestine », a affirmé Louisa Hanoune sans préciser la nature de ces entraves.

Toutefois, un accord a pu être trouvé pour accueillir 400 enfants palestiniens blessés et qui seront soignés dans les hôpitaux algériens. Histoire de lever toute équivoque et afin que ses propos ne prêtent à aucune interprétation, Louisa Hanoune a tenu à préciser en conclusion : « Je n’étais pas partie négocier, mais pour échanger des points de vue. Je ne parle pas au nom du Président ».

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