Louisa Hanoune a livré ce lundi au Forum de Liberté son point de vue et son analyse sur le mouvement de protestation populaire contre le pouvoir et l’a qualifié de « véritable révolution », tout en niant qu’il soit un « printemps arabe » ou un « hirak ».
La SG du PT a mis en garde contre « des hommes d’affaires connus à Alger », « des forces rétrogrades islamistes » et « une partie des médias » qui veulent soit contourner le mouvement populaire soit le récupérer.
La solution est, pour Louisa Hanoune, la création de « comités populaires ». « Les comités populaires, c’est l’auto-organisation de la majorité pour conserver le caractère pacifique du mouvement, exclure et isoler les provocateurs et affirmer l’aspiration à la démocratie et non à un Etat islamique ou autre chose », a-t-elle expliqué.
Le rôle de l’ANP ne doit pas être politique, selon Louisa Hanoune. Pour elle, « il incombe à l’armée de protéger notre sécurité nationale, nos frontières, mais aussi, de répondre à toute velléité d’ingérence étrangère, ça l’armée doit le dire », a-t-elle insisté, assurant que « ceux qui appellent l’armée à intervenir veulent nous entraîner dans une situation à l’égyptienne ».
La position du Chef d’Etat-major a « changé », selon Hanoune. « Après avoir soutenu le cinquième mandat, il a changé de ton », a-t-elle affirmé.
« Non à Zeroual »
La SG du PT est revenue sur les dernières propositions qui ont émané de l’opposition, notamment en ce qui concerne les personnalités proposées par les uns et les autres pour diriger la période de transition. Elle a notamment exprimé son rejet de l’idée de confier la présidence de la conférence nationale à l’ancien président Liamine Zeroual. « Notre position est non. Il est malade » a-t-elle dit à son sujet.
« Même si pour tous les citoyens cet homme est propre, il a fait partie du pouvoir, il a gouverné, et les jeunes disent qu’ils veulent d’autres figures, pas celles-ci. Il est respectable et respecté, c’est vrai mais selon moi, il n’acceptera jamais (de présider la conférence nationale) », a-t-elle dit.
Louisa Hanoune a également affiché son désaccord sur plusieurs points contenus dans la proposition formulée par « une partie de l’opposition » et prônant une phase de transition d’une durée de six mois, avec la désignation d’une « instance présidentielle ».
« Ils disent qu’ils vont former un présidium, mais au nom de quelle légitimité ? Qui choisira les personnalités ? Les millions d’Algériens disent ni représentation ni négociation », a-t-elle lancé. « De quel droit vont-ils désigner un gouvernement ? Ils ne sont pas élus ! », s’est-elle également interrogée.