Louisa Hanoune ne cache pas ses appréhensions face aux tentatives de certains cercles du pouvoir de chercher à « provoquer » et à dévoyer la mobilisation historique des algériens.

En témoigne, selon elle, les attaques contre les partis politiques. « Hier (vendredi, ndlr), il a été établi que des forces centrifuges, et particulièrement du maintien du système se sont mises en mouvement. On a vu un groupe identifié politiquement appartenant à des centres d’intérêts qui nous ont suivis pendant deux heures pour provoquer. Des militants et des journalistes nous ont parlés de jeunes encagoulés qui expriment de la haine envers les partis », a-t-elle dénoncé dans une allocution à l’ouverture de la réunion de la commission des travailleurs du parti.

Selon Mme Hanoune, ceux qui envoient les provocateurs et les casseurs veulent signifier à la majorité qui exprime des aspirations au changement que cela peut conduire à l’anarchie, que « le départ du système honni entrainerait le chaos ». « Leur objectif est de terroriser la population », a-t-elle affirmé.

« Ceux qui appellent au refus des partis, y compris parmi les intellectuels et les activistes, pas tous, et à leur dissolution préparent, consciemment ou non, à transformer le sursaut révolutionnaire en printemps arabe en chaos sanglant ou préparent le lit à un régime pire que l’actuel et qui ne peut être que fasciste », a-t-elle dénoncé.

« La dissolution de toute forme d’organisation signifie camisoler la société », soutient-elle. « Dresser la jeunesse en colère contre les partis sans distinction équivaut à détruire les cadres d’organisation qui permettent de dégager les solutions pour jeter la majorité dans les bras d’un régime totalitaire ou d’un protectorat », s’insurge-t-elle.

Rappelant que cette dynamique est aussi le fruit de luttes de plusieurs générations, Louisa Hanoune a mise en garde contre « les aventuriers qui préparent le pire ». Elle s’est également attaqué aux forces politiques qui depuis l’étranger, disposant de l’argent et de médias matraquent la jeunesse « pour modifier le processus et lui donner des objectifs politiques ».

Qualifiant de moudjahidines du « 19 mars », ceux qui se sont proclamés moudjahid une fois l’indépendance acquise, la SG du PT a également fustigé « ceux qui veulent négocier avec l’armée sous couvert de transition ».

Considérant que « l’heure est à l’unité » et qu’une éventuelle déviation du processus par des forces réactionnaires à l’intérieur ou en dehors du régime, Louisa Hanoune estime que les « quatre prochains jours » seront décisifs.

« Ceux qui décident au nom du président vont-ils répondre positivement au peuple et arrêter ce processus porteur de tous les dangers ? » ; se demande-t-elle. « Ou vont-ils assumer la responsabilité d’engager le pays vers le chaos ? ». « Nous devons être prêts à toutes les éventualités », dit-elle.