Après près de 16 mois d’arrêt, l’usine d’assemblage de voitures du constructeur français Renault en Algérie est de nouveau fonctionnelle. La production a repris après le dédouanement depuis avril dernier d’une partie des kits de montage qui étaient en souffrance au port d’Oran, a-t-on appris, ce dimanche 23 mai, auprès des responsables de Renault Algérie.
« L’usine a repris il y a quelques jours son activité d’une façon graduelle. La reprise est temporaire », ont-ils expliqué à TSA. « Il faut du temps pour que l’usine atteigne sa capacité nominale de production. L’usine compte 280 travailleurs sur plus de 1.200 qui étaient employés avant son arrêt », ont-ils précisé. « La reprise de l’activité est temporaire », insistent-ils.
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Pour remettre l’usine en marche, Renault s’est attelée depuis avril à vérifier les machines, à reformer le personnel et à préparer les équipes techniques et commerciales pour l’assemblage et la vente des voitures. « Nous avons 56 showrooms à travers l’Algérie. Aucun espace de réparation de service après-vente n’a été fermé en raison de la crise », assurent-ils.
Les responsables de Renault Algérie tiennent à préciser trois éléments qu’ils jugent importants : la reprise de l’usine basée à Oued Tlelat « n’est pas définitive. Elle est temporaire ». Le nombre de voitures qui seront assemblées durant cette reprise est de 4.600 unités. « Pour produire ces voitures, il faut entre 3 et 4 mois. Parce que l’usine n’a pas encore atteint sa capacité nominale. Avant une telle production se faisait en un mois, mais l’usine employait 1200 salariés, ce n’est plus le cas maintenant », expliquent les mêmes responsables.
Pour la reprise définitive de l’usine, les responsables de Renault Algérie ne donnent aucune précision. Tout dépendra de la nouvelle réglementation algérienne sur l’industrie automobile.
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Le deuxième élément est lié au prix des voitures qui seront assemblées à Oued Tlelat cet été. « Renault a payé la TVA et les droits de douane sur les kits dédouanés. Les prix des véhicules seront plus élevés que ceux qui sortaient de l’usine avant l’arrêt des importations des kits SKD/CKD, c’est-à-dire en 2019 », expliquent-ils.
« Nous allons naturellement répercuter la TVA et les droits de douane sur le prix du véhicule assemblé », précisent-ils. Ces taxes n’existaient pas avant l’arrêt de l’usine. Les pièces destinées aux véhicules assemblés en Algérie n’étaient pas assujetties à la TVA et aux droits de douane.
Outre la TVA et les taxes douanières, le prix des véhicules sera impacté par la parité du dinar par rapport à l’euro et au dollar. La monnaie nationale a perdu 20 % de sa valeur par rapport à l’euro en 2020, et plus de 10 % par rapport au billet vert.
Le client pourrait être en effet étonné de découvrir de nouveaux prix des voitures Renault « made in Algeria » plus chers. Aucune indication sur les nouveaux prix n’a été donnée. « Pour le moment, nous n’avons pas arrêté les prix », ajoutent-ils.
Le troisième et dernier élément concerne la commercialisation des véhicules assemblés, avec les kits dédouanés en avril dernier. « Nous allons commencer par satisfaire les demandes déjà en instance, qui étaient à notre niveau avant l’arrêt de la production. Ce sont les clients prioritaires. Nous avons une forte demande de la part des entreprises », indiquent-ils.
L’usine Renault Algérie a été mise en service en 2014. En janvier 2020, elle a fermé ses portes, suite à la décision du gouvernement d’interdire les importations de kits SKD/CKD et de supprimer les avantages fiscaux accordés aux constructeurs automobiles installés en Algérie.