Pas le temps de trop réfléchir. La course contre la montre est engagée. La troisième vague du covid-19 qui frappe de plein fouet l’Algérie a montré les failles d’un système de santé obsolète.
La déferlante du covid-19 risque de tout emporter sur son passage. Faute d’oxygène médical au sein des hôpitaux, de nombreux malades ont succombé au covid-19.
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Sur les réseaux sociaux, les appels aux dons se multiplient, à travers tout le pays. Les résultats dépassent tous les pronostics. Les Algériens prouvent encore une fois qu’ils savent se serrer les coudes lorsque les circonstances l’exigent.
Et c’est le cas actuellement. Pour sauver le maximum de vies, ils ont vidé leur bas de laine et ont répondu « présent » aux associations et autres bonnes volontés qui ont piloté ces opérations, partagées via des vidéos à travers la toile.
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Elles circulent sur les réseaux sociaux. Des vidéos partagées en toute transparence. Oum El Bouaghi, Bouira, M’Sila, Djelfa, Bab El Oued, les bénévoles créent une véritable chaîne de solidarité. Un bel élan de solidarité, d’entraide et de partage.
A Bejaia, la première opération de solidarité a été menée à Akbou où des opérateurs économiques ont financé l’acquisition d’un générateur d’oxygène pour l’hôpital de la ville. L’équipement a été acheté, installé et il est fonctionnel. D’autres opérations similaires sont menées à Kherrata, Sidi Aich, Oued Amizour, etc.
A Oum El Bouaghi, face caméra, des jeunes comptent les liasses de billets. Sur la table, on peut apercevoir des bijoux en or, des billets en Euros, des pièces de monnaie.
Tous ces dons serviront à l’achat d’appareils de production d’oxygène qui font cruellement défaut en plein cœur de la crise sanitaire due au covid-19.
Tirelire, parure, billet : À votre bon cœur !
A Bouira, la solidarité s’organise comme le montre cette autre vidéo qui fait le buzz. C’est l’association ‘Wou3oud El Amel’ qui a lancé cette opération. « Chaque citoyen a donné selon ses moyens. Un monsieur vient juste de nous remettre 4 millions de dinars, et une maman la tirelire de son enfant qui voulait lui aussi participer à cette action. Quelqu’un nous a donné un chèque d’un montant de 150 000 DA. La diaspora algérienne de l’étranger a également participé. Nous avons récolté plus d’un milliard en une journée. Et ce n’est qu’un début», explique l’un des volontaires.
Les associations caritatives sont à pied d’œuvre en ces temps difficiles. C’est le cas de l’Association « Les Amis des malades » d’Ain El Melh, dans la wilaya de M’sila.
Dans une vidéo postée sur Internet, l’un de ses membres explique : « Il y a une pénurie d’oxygène dans les hôpitaux de Boussaada et de M’sila. Les personnes infectées du covid sont en train de mourir par manque d’oxygène. Notre appel a été entendu. Citoyens, chefs d’entreprises, hommes d’affaires et émigrés ont tous fait des dons en espèces. En l’espace de 24 heures, nous avons récolté plus d’un milliard de centimes. Cet argent servira à l’achat de concentrateurs d’oxygène et à sauver des vies humaines ».
A Djelfa, des jeunes ont pris les choses en main. Ils ont posté un appel aux dons sur les réseaux sociaux. Les habitants de Djelfa n’ont pas été insensibles à cette opération du cœur. Des dons en espèces ont afflué et des concentrateurs d’oxygène ont été achetés.
La capitale n’est pas en reste. Sur l’esplanade de Bab El Oued, un chapiteau a été dressé. Plusieurs associations ont fusionné en une seule pour être plus efficace.
Les jeunes de ce quartier s’activent pour apporter aide et assistance aux malades. « Avec l’argent récolté, nous achetons des concentrateurs que nous mettons à la disposition de malades alités à la maison ou en milieu hospitalier » dira l’un d’entre eux.
SOS, handicapés
En plein pic pandémique, l’heure presse. Dans la wilaya de Tizi -Ouzou, des hôpitaux manquent de bouteilles et de concentrateurs d’oxygène comme nous le révèle Ahcene Mened, président de l’Association nationale de soutien aux personnes handicapées El Baraka.
« Le nouvel hôpital des Ouadhias ainsi que le CHU de Tizi-Ouzou ont besoin de ces appareils afin de sauver des vies. Le groupe Cevital qui nous a énormément aidés en matériel depuis le début de cette crise sanitaire a promis de nous en fournir dans les heures qui suivent. Notre association reçoit plus de 150 appels de détresse par jour de toute la région. Les malades ont besoin de bouteilles d’oxygène, de concentrateurs, de masques…. Nous n’acceptons pas de dons en espèces ; juste du matériel que nous redistribuons aux hôpitaux », détaille-t-il.
Infatigable, Ahcene Menad lance un autre appel en direction des pouvoirs publics : « Les handicapés qui vivent dans les villages enclavés de Kabylie ne peuvent pas se déplacer dans les centres de vaccination. Il est urgent de les faire vacciner à domicile. Cette frange de la population ne doit pas être oubliée ».
A l’heure où la contamination au variant Delta fait de plus en plus de victimes faute de manque d’oxygène médical et à l’heure où ces appareils font l’objet de spéculations par des personnes sans scrupules, les Algériens d’ici ou d’ailleurs s’organisent en créant une grande chaîne de solidarité.
Relayées par les réseaux sociaux, ces opérations du cœur ont pu sauver beaucoup de vies et en sauveront certainement dans les jours à venir.
En France, une opération de solidarité avec l’Algérie a été initiée par deux ONG d’assistance médicale, Algerian Medical Network (AMN) et Ashifa, ainsi que l’association Ecaf (Étudiants et cadres algériens en France).
Le résultat est impressionnant : un demi-million d’euros ont été collectés jusqu’à hier samedi. Cette opération a été soutenue par des footballeurs comme Riyad Mahrez et Franck Ribéry, Soolking et l’actrice Leïla Bekhti.