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Lutte anti-incendie en Algérie : comment les satellites peuvent aider

Lutte anti-incendie en Algérie : comment les satellites peuvent aider

Dans la lutte contre les incendies, l’Agence spatiale algérienne peut jouer un rôle clé, avant, pendant et après la catastrophe, en fournissant des images aux organismes chargés de lutter contre les feux de forêt.

Les feux de forêts meurtriers qui ont frappé, mercredi 17 août, des régions du nord-est du pays, faisant plusieurs morts, ont relancé le débat sur la prévention des risques majeurs en Algérie.

Le bilan des derniers incendies est lourd : au moins 43 morts, des dizaines de blessés et d’importants dégâts matériels. Des centaines, voire des milliers d’hectares de forêts et de vergers ont été ravagés par les flammes.

La multiplication des catastrophes naturelles, notamment les incendies, appelle à une réponse rapide et efficace pour tenter au moins de limiter les dégâts et de sauver des vies humaines.

Dans cette lutte contre les incendies notamment, l’Algérie peut s’appuyer sur les trois satellites de l’Agence spatiale algérienne (Asal). A la demande de la Direction générale des forêts (DGF), un système de détection des feux de forêts a été installé par les ingénieurs de l’Asal pour des zones pilotes à travers le pays.

Selon Larsani Abdeldjelil, directeur de la coopération internationale à l’Asal, ce dispositif comprend un système d’informations géographiques issues des images satellitaires, l’inventaire des espèces des forêts, des informations météorologiques, la morphologie et la nature des reliefs…

« Toutes ces informations vont être exploitées pour faire sortir avec précision où peut se produire l’incendie », a expliqué M. Larsani dans un entretien à la Radio algérienne.

« Outil d’aide à la décision »

Ce dispositif de détection est destiné aux organismes chargés de lutter contre les incendies comme la Protection civile et la Direction générale des forêts pour les aider dans la prise de décision, notamment de déployer leurs moyens à proximité des zones à risques. Ce déploiement permettra une intervention rapide en cas d’incendie. « C’est un outil d’aide à la décision », explique à TSA une source à l’Asal.

Ce dispositif de détection des incendies est conçu pour fonctionner en cas de risques naturels comme la canicule et les vents violents, mais il n’est pas fait pour détecter des feux de forêts déclenchés par des facteurs externes. « Il n’est pas possible de modéliser un pyromane par exemple », note la même source.

Outre la mise en place d’un dispositif de détection, l’Asal peut aussi livrer des images provenant des satellites algériens Alsat 1 et Alsat 2 permettant d’identifier l’endroit de l’incendie ainsi que la surface parcourue par les flammes.

« A l’automne, grâce aux images satellitaires, nous pourrons voir s’il y a la régénération des forêts », a poursuivi Larsani Abdeldjelil.

Ces images peuvent aussi être d’un grand apport pour les services de sécurité chargés d’enquête sur les causes des incendies.

« Par exemple, les points de départ des feux de forêts peuvent être des indices sur leur caractère criminel ou non. Durant l’été 2021 en Kabylie, il a été établi que 80 % de départs de feux étaient à proximité des routes. Quand par exemple, un incendie se déclenche à 23h00, il y a de fortes chances qu’il soit d’origine criminelle », ajoute notre source.

Les images de l’Asal peuvent aussi aider la Direction générale des forêts à suivre la régénération des espaces forestiers touchés par les incendies afin de cibler ses opérations de reboisement. « 60 % des zones ravagées par les incendies de 2021 en Kabylie ont commencé à se régénérer », assure notre source.

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