En été, l’Algérie connaît une augmentation des cas d’envenimation scorpionique. Le problème est particulièrement posé dans les wilayas des hauts plateaux et du sud du pays. L’envenimation scorpionique est considérée comme un problème de santé publique en Algérie.
L’Institut Pasteur d’Algérie (IPA), donne quelques informations utiles à ce sujet et invite les citoyens des régions où le phénomène sévit à éviter certaines attitudes et à en adopter d’autres à même de leur épargner les morsures parfois mortelles.
« Cette problématique nécessite notamment le renforcement des actions de prévention dans le cadre d’une démarche multisectorielle, avec la participation de la société civile et des citoyens », recommande d’emblée l’IPA sur son compte Facebook.
Que faut-il savoir ?
Le scorpion est un animal nocturne qui se nourrit essentiellement d’insectes (cafards). La chaleur augmente son activité et l’oblige à chercher la fraîcheur, ce qui explique l’augmentation du nombre de personnes piquées pendant la période estivale (de mai à septembre) surtout entre 18 h 00 et 00 h 00, précise l’IPA. Les vents de sable constituent un facteur de risque supplémentaire.
Ce qu’il ne faut pas faire
En cas d’envenimation scorpionique, l’Institut Pasteur d’Algérie recommande de ne jamais courir, éviter la succion, d’éviter de procéder à une scarification (incision superficielle de la peau, ndlr). Il y a aussi lieu d’éviter la pose de pierre noire, d’éviter l’utilisation de gaz butane et la pose de garrot (danger d’ischémie), prévient l’IPA.
Ce qu’il faut faire
En cas de piqûre de scorpion, les spécialistes recommandent de calmer le malade. Ensuite, il faut se diriger le plus rapidement possible vers le centre de santé.
Méthodes efficaces pour éviter les piqûres scorpioniques
L’Institut Pasteur d’Algérie recommande d’utiliser les prédateurs naturels des scorpions (chats, poules, hérissons), d’éviter de poser les bébés sur le sol, de vérifier les chaussures et les vêtements avant de les porter.
Il est aussi recommandé de faire porter des chaussures aux enfants, se protéger avec des gants et des bottes pour les travaux à l’extérieur, enlever les ordures ménagères autour des maisons, enlever les pierres et gravats autour des maisons, protéger les maisons contre les scorpions par bouchage des fissures.
Résistant au froid, à la soif et à la faim
Selon une étude réalisée par le Dr Beddal, épidémiologiste à l’EPH de Tissemsilt, quelque 50.000 cas de piqûre de scorpion sont enregistrés annuellement en Algérie.
Il est recensé entre 50 à 100 décès par an. Selon ce spécialiste, la population la plus exposée, ce sont les enfants qui sont aussi plus sujets à mourir d’une envenimation scorpionique.
Le Dr Beddal recense 1500 espèces, dont 25 types sont dangereuses.
Résistant au froid, à la soif et à la faim, le scorpion est un animal nocturne, actif en été, craintif qui pique pour se défendre, note l’étude. Le scorpion a même résisté aux radiations nucléaires de Reggane. Une femelle peut engendrer 100 petits futurs scorpions. En Algérie, les scorpions sont présents notamment dans les régions du Sud et des Hauts-Plateaux.
Diminution du nombre des cas d’envenimation scorpionique
Membre expert au Comité national des membres experts chargés de la lutte contre l’envenimation scorpionique au ministère de la Santé, le Dr Mohamed Lamine Saidani, a indiqué en mai dernier à l’agence APS que le nombre des cas d’envenimation scorpionique est passé d’une moyenne de 50.000 cas durant la décennie 2010 à 46.787 cas et 39 décès en 2019.
En 2020, 44.019 cas et 30 décès ont été enregistrés, tandis qu’en 2021, leur nombre a atteint 40.138 cas et 22 décès. Une diminution qu’il a attribuée « au renforcement des campagnes de sensibilisation et des opérations de collecte de cet animal pour la préparation du sérum anti-scorpionique ».