Politique

Lutte contre la corruption : Abdelaziz Bouteflika visé ?

L’opération anti-corruption pourrait atteindre Abdelaziz Bouteflika. Vendredi dernier, lors du 17e acte du mouvement populaire, des slogans appelant au jugement du président déchu, ont été scandés pour la première fois par des manifestants à Alger. “Mazal Bouteflika, mazal mazal”, ont scandé les manifestants dans le centre d’Alger.

Ce lundi, l’institution militaire, par la voix de son chef d’état-major a assuré qu’elle va accompagner la justice pour juger tous les corrompus “quelque soient leur rang ou leur fonction”.

«(…) il y a lieu d’affirmer encore une fois la détermination de l’institution militaire à accompagner la justice, avec une ferme conviction et un sens élevé du devoir, ainsi que de la protéger de façon à lui permettre d’exécuter convenablement ses missions et s’acquitter judicieusement de son rôle de moralisateur, en déterrant tous les dossiers et en les traitant en toute équité quelles que soient les circonstances, de façon à faire comparaître devant la justice tous les corrompus quels que soient leur fonction ou leur rang social », a affirmé à Tindouf, Gaid Salah dans son discours devant les cadres de l’armée.

En apportant la précision « quelques soient leur rang ou leur fonction », Ahmed Gaid Salah fait-il allusion au président déchu, Abdelaziz Bouteflika ? Possible d’autant qu’il ajoute « qu’aucune exception ne sera faite à quiconque ».

« Partant du fait que la lutte contre la corruption n’admet aucune limite et qu’aucune exception ne sera faite à quiconque, cette voie sera celle que l’institution militaire veillera à entreprendre avec détermination, posant ainsi les jalons de l’affranchissement de l’Algérie du vice de la corruption et des corrupteurs avant la tenue des prochaines élections présidentielles », souligne Gaid Salah.

L’opération anticorruption a déjà fait tomber deux anciens premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, qui sont détenus à la prison d’El Harrach, et poursuivis dans des affaires de malversations. D’anciens ministres et des hommes d’affaires influents ont été également incarcérés et la liste n’est pas close.

« Permettre à la justice de traiter les lourds dossiers de corruption et mener ses missions à terme, est un devoir national dont l’institution militaire ressent, devant Allah, l’histoire et le peuple, l’impératif d’accomplir, quelles que soient les circonstances », a assuré Gaid Salah.

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