L’Algérie accueille, du 24 au 26 septembre, une délégation d’experts de l’ONU dans le cadre d’une mission dont les volets concernent « la prévention contre le phénomène de la corruption et la récupération des biens », annonce le ministère de la Justice dans un communiqué.
Cette délégation comprend deux experts, un Kényan et un Ghanéen, ainsi que deux représentants de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
La partie algérienne est représentée par la cellule permanente installée au niveau du ministère de la Justice, et qui regroupe les représentants des institutions algériennes concernées par la prévention et la lutte contre la corruption.
Cette démarche est une mesure à laquelle sont soumis l’ensemble des Etats parties de la convention des Nations unies ; elle concile entre l’autoévaluation et l’évaluation par les pairs, en vue de faire ressortir les meilleures pratiques mais aussi les défis que rencontrent les pays dans l’application de la convention onusienne, souligne le communiqué du ministère de la Justice.
Cette visite d’experts de l’ONU intervient dans une conjoncture marquée par un emballement judiciaire sans précédent caractérisé par une série de poursuites contre d’ex-hauts responsables et hommes d’affaires pour des faits présumés de corruption.
D’anciens Premiers ministres, ex ministres, des hommes d’affaires, ont été auditionnés par les juges et mis en détention provisoire après leur avoir reproché des « faits à caractère pénal relatifs à la corruption », tandis que d’autres ont répondu des chefs d’inculpation d’« octroi d’indus avantages à autrui lors de passation d’un marché en violation des dispositions législatives et réglementaires, abus de fonction, conflit d’intérêts, corruption lors de passation de marchés publics », ou encore de blanchiment d’argent.
D’autres ex-hauts responsables ont également été auditionnés dans le cadre d’affaires liées à la « dilapidation de deniers publics, passation de marchés en violation des dispositions législatives et réglementaires et faux en écritures publiques », et sont placés eux aussi en détention provisoire.