Le système politique algérien est « lui-même un système de corruption », a estimé ce samedi 29 décembre le président du MSP, Abderazak Makri.
« C’est lui qui produit la corruption, la protège, la propage et gouverne par le biais de la corruption », écrit Makri sur son compte facebook, dans ce qui apparaît comme une réponse à l’annonce du conseil des ministres de jeudi de la prochaine création d’un pôle pénal financier à compétence nationale chargé des affaires financières complexes.
« Ces agences et instances qu’il crée (le système, ndlr) ne visent qu’à soigner son image à l’intérieur et à l’extérieur est une tentative de donner l’impression qu’il interagit avec les grands scandales de corruption, comme celui de la cocaïne », estime Makri.
Selon lui, « la corruption ne disparaît pas avec une vision uniciste, un pouvoir absolu et la domination d’une partie sur le reste des forces dans la société ». « Elle ne peut être éliminée que par la capacité de contrôle des affaires publiques, par une compétition libre et pacifique entre différentes forces, opinions, idées et intérêts », dit-il.
« Que ceux qui veulent mettre fin à la corruption permettent la mise en place d’institutions fortes et crédibles – même si cela doit se faire progressivement – qui puissent lutter (contre la corruption) dans un cadre de transparence et de droit », ajoute-t-il.
Pour le patron du MSP, seule la mise en place d’institutions démocratiques est à même de venir à bout de ce fléau qui gangrène le pays. « La corruption ne peut être éliminée que par un parlement fort qui exprime la libre volonté du peuple algérien, une justice indépendante (…), une société civile efficace et bien informée et une presse libre et professionnelle », soutient Makri en recommandant aux tenants du système de commencer d’abord par la tenue d’élections libres et transparentes.
« Il est inconcevable que la corruption en Algérie soit vaincue si la volonté populaire n’est pas respectée par des élections libres », écrit-il. Et d’ajouter: « Celui qui veut une issue à cette situation terrible de corruption, sans précédent, qui a détruit l’économie, l’exercice politique et épuisé l’État, la société et les citoyens, doit donner la priorité aux réformes politiques et économiques, même aux dépens d’ambitions partisanes et personnelles », conclut le texte.