L’Algérie a vécu des moments dramatiques ces sept derniers jours, avec des incendies d’une ampleur inédite et le lynchage à mort du jeune Djamel Bensmail à Larbaâ Nath Irathen, la région la plus endeuillée par les feux de forêts.
Aux 75 morts dans les incendies s’ajoute le lynchage à mort par une foule déchainée du jeune Bensmail, venu de Miliani apporter de l’aide aux populations de la région. Pris pour un pyromane, il a été mis à mort sur la place publique.
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La scène digne d’un film d’horreur a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux. Elle a choqué les Algériens, doublement meurtris par les incendies et ce crime abominable. Heureusement que le père de la victime, qui a donné une leçon de dignité aux Algériens, a éteint, par son discours apaisant, le feu de la discorde que certains voulaient à tout prix allumer. Il a dit qu’il faisait totalement confiance à la justice algérienne pour faire éclater la vérité sur ce qui s’est passé.
Cinq jours après les faits, les premiers résultats de l’enquête sur l’assassinat de Djamel Bensmaïl à Larbaa Nath Irathen (Tizi-Ouzou) viennent de tomber. Ils ont été communiqués par Mohamed Chakour, directeur général de la police judiciaire à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) ce dimanche au cours d’une conférence de presse.
Selon lui, 36 suspects ont été arrêtés pour leur implication de près ou de loin dans cette affaire. Parmi les personnes arrêtées par les services de sécurité figurent trois femmes.
« Le principal accusé a tenté de fuir au Maroc »
D’autres personnes sont toujours recherchées. Selon Mohamed Chakour, le principal suspect dans la mort de Djamel, l’homme qui lui a asséné des coups de couteau, a été arrêté en tentant de s’enfuir vers le Maroc. Les vidéos publiées par les citoyens sur les réseaux sociaux ont beaucoup aidé les enquêteurs, a-t-il indiqué. Il a remercié les citoyens qui les ont diffusées.
Concernant les circonstances du drame, le responsable a indiqué que la victime s’est réfugiée auprès d’une patrouille de police après avoir appris que des gens le soupçonnaient d’être l’un des pyromanes qui mettent le feu à la région.
Lors de son transfert à la Sûreté de la Daïra de Larbaâ Nath Irathen, une foule nombreuse s’est rassemblée sur les lieux et la police n’a rien pu faire, toujours selon le patron de la Police judiciaire de la DGSN. Le commandement de la DGSN a émis des instructions interdisant l’usage des armes à feu, a-t-il expliqué, en soulignant que l’utilisation d’armes à feu aurait pu embraser la région.
Les aveux de certaines personnes arrêtées ont été diffusés au cours de la conférence, parmi elle un enseignant de sciences islamiques au lycée de la ville et la femme montrée dans une vidéo appelant à égorger la victime.
