Le président de la France Emmanuel Macron a affirmé ce mercredi que son pays « se bat contre le séparatisme islamiste, jamais contre l’islam », réagissant ainsi vivement à des critiques formulées à son encontre dans un article publié sur le journal britannique Financial Times.
« Pour ses lecteurs, et j’en suis un, être informé par le Financial Times, c’est avoir la certitude d’accéder à des faits solides, à des analyses riches et à des informations fiables, sans avoir besoin d’en vérifier la véracité. Par conséquent, qui pourrait imaginer que les déclarations faites publiquement par le chef d’un État membre du G7 pourraient être déformées par cette organisme de presse ? », s’indigne le président français dans une tribune publiée mercredi sur le Financial Times.
M. Macron fait ici référence à un article d’opinion publié par le Financial Times lui attribuant le terme « séparatisme islamique ». L’article a fini par être retiré par le journal britannique qui a affirmé avoir pris cette décision « après qu’il est apparu qu’il contenait des erreurs factuelles ».
« L’article m’a mal cité, remplaçant ‘’séparatisme islamique’’ – un terme que je n’ai jamais utilisé – par ‘’séparatisme islamiste’’, qui est une réalité dans mon pays. Il m’a accusé de stigmatiser les musulmans français à des fins électorales et de favoriser un climat de peur et de suspicion à leur égard », dénonce le président Macron.
« Je ne permettrai à personne de prétendre que la France, ou son gouvernement, encourage le racisme contre les musulmans », a affirmé le président français dans sa tribune.
« La France – nous sommes attaqués pour cela – est aussi laïque pour les musulmans que pour les chrétiens, les juifs, les bouddhistes et tous les croyants. La neutralité de l’État, qui n’intervient jamais dans les affaires religieuses, est une garantie de la liberté de culte. Nos forces de l’ordre protègent les mosquées, les églises et les synagogues », souligne M. Macron.
« Parlez aux préfets du gouvernement qui sont confrontés sur le terrain à des centaines d’individus radicalisés, dont nous craignons qu’ils ne puissent, à tout moment, prendre un couteau et tuer des gens », avance le président français. « C’est ce contre quoi la France lutte – des desseins de haine et de mort qui menacent ses enfants – jamais contre l’islam. Nous nous opposons à la tromperie, au fanatisme, à l’extrémisme violent. Pas à une religion », soutient M. Macron.
« La France est un pays qui sait ce qu’il doit à la civilisation islamique : ses mathématiques, sa science, son architecture en portent et l’emprunte, et j’ai annoncé la création à Paris d’un institut visant à donner à voir cette grande richesse. La France est un pays où les responsables musulmans, prennent la parole à l’unisson lorsque le pire survient, pour appeler à lutter contre l’islamisme radical et défendre la liberté d’expression », affirme également Emmanuel Macron.
« Ne cultivons donc pas l’ignorance, en déformant les propos d’un chef d’État. Nous ne savons que trop là où cela peut nous mener. Préférons toujours la rigueur lucide, le travail rigoureux. Le savoir instruit », conclut le chef de l’État français.