La Société nationale des véhicules industriels (SNV) se retire du capital de Renault Algérie production (RAP), la société algéro-française qui détient l’usine du constructeur français à Tlelat près d’Oran.
Le fabricant algérien de poids lourds et d’autobus a été remplacé dans le tour de table de Renault Algérie par un autre groupe public : Madar Holding (ex-SNTA).
Ce dernier a confirmé jeudi soir les informations publiées par la presse sur cette opération, sans préciser le montant de la transaction qui lui permet de détenir 34% de Renault Algérie Production, une entreprise à l’arrêt depuis 2020, faute de kits de montage pour l’assemblage des véhicules de la marque au losange.
Ce remplacement a été validé par le Conseil de participation de l’Etat (CPE) le 20 avril dernier, indique Madar dans un communiqué publié sur sa page Facebook, en affirmant qu’elle « constitue un des axes de la restructuration des activités et de la reconfiguration des actifs de la SNVI ».
Le groupe Madar, que dirige le président démissionnaire de la Fédération algérienne de football Amara Charaf-Eddine, a précisé qu’il s’agit d’un “simple changement de méthode” qui s’inscrit dans les « orientations générales » de l’Etat qui entend « réorganiser progressivement » les intérêts qu’il détient dans les partenariats engageant des groupes à capitaux publics.
“C’est ainsi que dans le cadre du grand projet de création de la plateforme mécanique prévue notamment sur les sites industriels de Rouiba et de Constantine et le redéploiement des actifs de la SNVI, entrepris par les pouvoirs publics, cette dernière devait se délester de ses participations respectivement de 34% au sein de la société RAP et de 20% au sein de ZF-Algérie”, a ajouté Madar.
Le groupe Madar précise que cette opération ne signifie pas le sauvetage de l’usine algérienne de Renault, fermée depuis 2020, après la décision des autorités algériennes de supprimer le régime préférentiel d’importations des kits SKD/CKD pour l’assemblage des voitures.
Opération de sauvetage ?
“Il ne s’agit ni plus ni moins que d’une décision qui tend à modifier en partie les conditions de la poursuite du partenariat », affirme Madar en ajoutant que cette décision « n’est porteuse d’aucun plan de sauvetage comme l’ont suggéré certains titres de la presse nationale”.
Le message de Madar reste toutefois flou, concernant l’avenir de Renault Algérie production.
Le groupe public rappelle qu’il est “avant tout une entreprise publique, à vocation financière, et dont les objectifs consistent exclusivement en la gestion des ressources et des participations publiques en fonction des opportunités et en droite ligne avec les politiques d’investissement tracées par l’Etat-Actionnaire”.
Madar affirme aussi que ces opérations de participation visent la diversification industrielle et sont orientées vers les secteurs les plus porteurs et soutient qu’il “ne fait que poursuivre sa stratégie de diversification de ses activités telle qu’approuvée par l’Etat et entamée à partir de 2017”.
Ainsi, l’entrée dans le capital de Renault Poduction Algérie permettra à Madar Holding, par conséquent, de “sécuriser ses positions financières et de consolider sa croissance”, selon le communiqué.
Puis, Madar ajoute que Renault Production Algérie « pourra compter sur son apport en vue de concrétiser ses objectifs économiques en Algérie et d’y poursuivre son développement”.
Lancée en 2014, l’usine d’assemblage de Renault en Algérie devient ainsi la propriété du groupe Renault (49%), Madar (34%) et Fonds national de l’investissement (FNI, 17%).