Réagissant à l’appel au dialogue lancé par le nouveau président Abdelmadjid Tebboune, l’économiste Smaïl Lalmas estime qu’ « avant de choisir d’aller ou de ne pas aller aux négociations, il faut tout simplement trouver une réponse à cette question : le pouvoir algérien est-il prêt à négocier sa propre mort ? ».
Dans une contribution publiée dans l’édition d’El Watan de ce mardi 17 décembre, il explique que « négocier avec le pouvoir algérien n’est pas chose facile, surtout qu’il est question d’une rupture radicale avec lui ».
« Une fois cette farce électorale passée, le pouvoir ouvre les portes du dialogue, mais je rappelle à ce dernier qu’il avait raté l’occasion en juillet 2019 de transformer le conflit en opportunité », écrit Lalmas qui trouve que « actuellement, et au point où en sont les choses, la phase de dialogue est par conséquent dépassée, on doit plutôt parler de négociations ».
« Le temps du changement est arrivé, et le peuple exige de ce même pouvoir de partir sans condition ni préalable. Mais avant de parler de négociations, si le peuple accepte de négocier bien sûr, il faut mettre en place des mesures d’apaisement en commençant par libérer les détenus d’opinion, ouvrir le champ médiatique à la parole libre, arrêter de matraquer et d’insulter les manifestants, élaborer une feuille de route pour des négociations afin d’aboutir à l’ultime revendication de notre peuple qui est le changement de ce système », préconise l’économiste.
Smaïl Lalmas avait accepté de faire partie de l’instance de dialogue l’été dernier avant de jeter l’éponge au bout de quelques jours à cause justement du refus du pouvoir d’apaiser la situation.
« En attendant, ajoute-il, la pression doit continuer afin de contraindre le pouvoir à renoncer définitivement aux pratiques d’un autre âge et le faire céder ».