Lancée en 2006, la réalisation de l’autoroute est-ouest n’est toujours pas terminée. Le « projet du siècle », comme l’a surnommé l’ex-ministre des Travaux publics Amar Ghoul, s’est transformé en scandale corruption et en gouffre financier du siècle.
Ce samedi, soit 13 ans après le lancement du projet en 2006, le premier ministre, Noureddine Bedoui, a présidé une réunion interministérielle consacrée à l’examen du dossier de l’entretien de l’autoroute est-ouest et des mesures devant être mises en œuvre pour la mise en place d’un système de péage.
Cette réunion a regroupé les ministres des Finances, de l’Énergie, de l’Industrie et des Mines, de la Poste, des télécommunications, des Technologies et du Numérique, des Travaux publics et des Transports et des Ressources en eaux, ainsi que du Secrétaire général du ministère de l’Intérieur, du directeur du Centre national de prévention et de sécurité routière (CNPSR) et du directeur général de l’Agence nationale des autoroutes (ANA), selon un communiqué du Premier ministre publié via l’agence officielle.
À cette occasion, le Premier ministre a écouté un exposé présenté par le ministre des Travaux publics et des Transports, sur l’entretien et l’exploitation de l’autoroute est-ouest et les perspectives d’amélioration du service au niveau de cette importante infrastructure routière, et ce à travers notamment l’achèvement de son équipement par des stations service, des airs de repos, centres de péages et différents systèmes de communication, de contrôle et de sécurité. Une opération dont le taux d’avancement des travaux a atteint 72%, selon la même source.
Dans son intervention, le Premier ministre a appelé, à ce propos, à « optimiser le rendement de cet acquis important et en faire une source de revenus afin de prendre en charge les dépenses de son entretien et de sa modernisation.
M. Bedoui a insisté sur « l’impératif de parachever, dans les meilleurs délais, la réalisation et l’équipement du tronçon restant (84 km) entre Dréan (wilaya de Tarf) et la frontière tunisienne ainsi que sur la réhabilitation des portions dégradées afin que cette autoroute puisse répondre aux normes en vigueur à l’échelle internationale et offrir un service de qualité à la hauteur des attentes des usagers et leur assurer les meilleures conditions de confort, de bien-être et de sécurité ».
Aujourd’hui, cette infrastructure est loin de répondre aux normes internationales relatives aux autoroutes : la chaussée est partout dégradée, la clôture n’existe quasiment plus, la signalisation horizontale est inexistante…Le tableau n’est pas reluisant. Même les tronçons récemment refaits se sont vite dégradés en raison de la mauvaise qualité des travaux.
Pour y remédier, le gouvernement a décidé de faire payer l’usager en accélérant la mise en place du système de péage. Le Premier ministre a ordonné « la mise en place d’une commission multisectorielle chargée du suivi du parachèvement de la réalisation du projet d’équipement de l’autoroute est-ouest et la mise en service du système de péage suivant un calendrier bien défini. Elle devra comprendre des sous-commissions chargées de toutes les questions afférentes, notamment la levée des entraves d’ordre technique, financier et procédural outre la finalisation du cadre juridique relatif à l’exploitation et à la maintenance de l’autoroute ».
M. Bedoui a chargé le ministre des Travaux publics et des Transports de l’élaboration d’une étude économique et financière détaillée pour formuler des propositions pratiques concernant les tarifs à appliquer dans le cadre du système de péage de façon à assurer la rentabilité de cet investissement public important en adéquation avec les spécificités et moyens de toutes les catégories d’usagers de la route.
Le Premier ministre a estimé que le système de péage à travers l’autoroute est-ouest est à même de garantir les revenus nécessaires à l’entretien et à la maintenance de cette infrastructure capitale appelant à ce que les tarifs soient fixés conformément aux procédures législatives en vigueur.
Il a chargé également le ministre des Travaux publics et des Transports d’élaborer une vision globale des systèmes de péage modernes à adopter afin de garantir la fluidité nécessaire aux usagers, notamment à travers la mise en œuvre du paiement électronique (e-paiement).