Noureddine Bedoui a quitté, ce jeudi 30 mai, Alger en direction de La Mecque en Arabie saoudite. Le Premier ministre, dont c’est la première sortie officielle à l’étranger, prendra part aux travaux du sommet arabe extraordinaire et de la 14e session du sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).
« M. Noureddine Bedoui, Premier ministre, a quitté Alger ce jeudi à destination de La Mecque (Arabie saoudite) où il représentera son Excellence Monsieur Abdelkader Bensalah, chef de l’Etat, aux travaux du sommet arabe extraordinaire et de la 14e session du sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) qui se dérouleront le 30 et le 31 mai 2019 », a précisé le Premier ministère dans un communiqué.
En Arabie saoudite, Noureddine Bedoui aura des entretiens avec « plusieurs chefs de délégations dans le cadre du développement des relations bilatérales », selon la même source qui précise que le Premier ministre sera accompagné par le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum.
Au moment où Noureddine Bedoui s’envolait pour l’Arabie saoudite, son ministre de l’Intérieur Salah Eddine Dahmoune était au Conseil de la Nation pour défendre un nouveau projet de loi qui sera programmé prochainement en plénière, selon un communiqué du Sénat. Autrement dit, le gouvernement Bedoui s’inscrit dans la durée.
Le dossier sensible des subventions
Nommé pour gérer les affaires courantes, le gouvernement Bedoui va bien au-delà de cette mission. Hier mercredi, il a approuvé de nouveaux mécanismes opérationnels pour réguler les importations de blé, mieux maîtriser l’octroi de subventions et renforcer le contrôle, annonce un communiqué.
Ces nouveaux mécanismes s’inscrivent dans le cadre des résultats des travaux de la Commission multisectorielle (Finances, Commerce, Industrie, élargie à l’Agriculture), présentés lors de la réunion par le ministre des Finances, Mohamed Loukal, précise le communiqué.
Précision de taille : Mohamed Loukal, ancien gouverneur de la Banque d’Algérie, est poursuivi par la justice en compagnie d’Ahmed Ouyahia. Il est reproché aux deux anciens responsables une mauvaise gestion de l’argent public, voire peut-être d’autres délits. Mais c’est le même Mohamed Loukal qui est à l’origine des principales décisions économiques prises par le gouvernement ces dernières semaines. Une anomalie dans un contexte où le pouvoir tente de convaincre que les anciennes pratiques ont disparu.
Hier, le gouvernement a également examiné et approuvé trois projets de décrets exécutifs relatifs à « la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’ouvrage par délégation, les modalités de création, d’organisation et de fonctionnement des laboratoires et la définition des conditions et modalités de création des réseaux thématiques de recherche (RTR) », selon le même communiqué.
Les 3B se soutiennent mutuellement
Si Noureddine Bedoui arrive à se maintenir malgré le rejet populaire, c’est en grande partie grâce au soutien des deux autres B : Abdelkader Bensalah et Moad Bouchareb. « Les trois se soutiennent. Ils savent que le départ de l’un d’entre-eux va accentuer la pression sur les deux autres », explique une source bien informée.
A l’APN, Moad Bouchareb arrive à tenir tête à son propre parti, grâce au soutien de députés proches du gouvernement. Hier, Mohamed Djemai, secrétaire général du FLN, a usé d’un ton menaçant à l’égard du président de l’APN. Après l’avoir menacé de sanctions, il l’a accusé d’avoir comploté contre l’armée.
« Je demande officiellement au procureur de la République de s’autosaisir de la traîtrise de Bouchareb envers le peuple et la Nation ainsi que de sa traîtrise envers l’ANP », a lancé Mohamed Djemai. « On lui a dit le peuple lui demande de partir et de quitter son poste car l’Algérie a besoin de sa stabilité aujourd’hui. Mais dans le cas où il refuse, nous n’allons pas fléchir, la décision de son départ est irréversible », a-t-il insisté.