Politique

Malgré une impopularité inédite, le gouvernement Bedoui est parti pour durer

Ce mercredi, jour de rentrée scolaire, a été une journée difficile pour plusieurs ministres du gouvernement Bedoui dépêchés sur le terrain. Dans la commune de Bounoura à Ghardaïa, un rassemblement a eu lieu contre la venue d’Abdelhakim Belabed, ministre de l’Education nationale, rapporte la chaîne El Djazairia One.

À Tizi Ouzou, le ministre de la Santé Mohamed Miraoui a été chahuté. Des manifestants ont accueilli le ministre aux cris de “klitou leblad ya serrakine”. À Bordj Bou Arreridj et Laghouat, la police a dû intervenir contre des manifestants sortis dans la rue contre la venue des ministres de l’Industrie et des Travaux publics. Plusieurs personnes ont été interpellées à Bordj Bou Arreridj, selon des activistes locaux du hirak.

À Lakhdaria, dans la wilaya de Bouira, Imane Houda Feraoun, ministre des Télécommunications, a écourté sa visite, selon El Watan. « Houda-Imane Feraoun, ministre de la Poste et des Technologies a quitté dans la précipitation la commune de Lakhdaria où elle s’était rendue, aujourd’hui mercredi, pour assister au coup d’envoi de la rentrée scolaire », affirme le journal sur site internet.

« Mme Feraoun s’est rendue à Lakhdaria, dans la discrétion totale, pour assister à l’inauguration d’un établissement secondaire, selon la même source. La ministre n’a pas assisté au reste du programme mis en place par les autorités locales de la wilaya », ajoute El Watan.

Malgré cette impopularité, inédite pour un Exécutif algérien, le gouvernement Bedoui est bien parti pour rester en place au moins jusqu’à la fin de l’année. Hier, après dix jours d’une éclipse inexpliquée, Abdelkader Bensalah a reçu le Premier ministre Noureddine Bedoui.

Lors de cette audience, Noureddine Bedoui a présenté au chef de l’État un exposé sur les préparatifs de la loi de finances 2020 et les mesures adoptées par le gouvernement pour la maîtrise de la dépense publique et la résorption du déficit budgétaire, selon un communiqué de la présidence de la République.

Le chef de l’État a instruit le gouvernement à la rigueur et à la rationalité dans l’élaboration de la Loi de finances 2020, particulièrement en termes de dépenses liées au fonctionnement des administrations et entreprises publiques, insistant sur l’impératif d’éviter les dépenses économiquement et socialement injustifiées selon la même source.

En chargeant le gouvernement Bedoui de préparer la Loi de finances 2020, Abdelkader Bensalah prolonge de fait le mandat de l’Exécutif. L’élaboration du budget, entre les premiers arbitrages au niveau du gouvernement qui devrait intervenir la semaine prochaine et son vote final par le Conseil de la Nation, prendrait environ trois mois. Le vote au Conseil de la Nation devrait intervenir entre fin novembre et la mi-décembre.

Trois mois, c’est également le temps que prendra le processus de l’élection présidentielle que le pouvoir compte lancer à partir du 15 septembre, avec la convocation du corps électoral, comme l’a suggéré Ahmed Gaid Salah cette semaine. Autrement dit, le gouvernement Bedoui est bien parti pour gérer la présidentielle et mettre en place un budget d’austérité pour 2020.

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