Plusieurs dizaines de civils touareg, dont des personnes âgées, des femmes et des enfants, ont été tués en 24 heures par des terroristes présumés dans le nord-est du Mali, à la frontière avec le Niger, faisant craindre une flambée des tensions intercommunautaires.
Ces tueries se sont produites dans une zone où des terroristes ayant prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI) ont récemment subi de lourdes pertes face à la force française Barkhane et à l’armée malienne, souvent appuyées par deux groupes armés principalement touareg, le Gatia et le MSA.
Les forces maliennes et françaises ont intensifié leur pression sur les groupes terroristes ces derniers mois en vue de l’élection présidentielle du 29 juillet.
« Il y a eu 43 morts en deux jours, tous des civils, d’une même communauté », les Touareg Idaksahak, a déclaré samedi à l’AFP un responsable tribal joint à Menaka, principale ville de la région, Sidigui Ag Hamadi.
« Nos combattants sont en train de détruire leurs bases et les anéantir. Ils viennent s’en prendre gratuitement aux civils innocents », a-t-il dit, voyant dans ces tueries des représailles des terroristes aux coups notamment du Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-Bamako), et du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA, issu de l’ex-rébellion).
Le MSA a affirmé avoir « appris avec consternation l’assassinat de 43 personnes de la communauté Idaksahak lors de deux raids menés par des hordes de malfrats armés sur les campements d’Aklaz le 26 avril et Awakassa le 27 avril ».
Dans un communiqué, il « lance un appel pressant aux gouvernements du Mali, du Niger » pour « mettre immédiatement fin aux crimes abominables qui sont commis », mais assure qu’il « ne cédera à aucune intimidation ».
Le gouverneur de Menaka, Daouda Maïga, s’est voulu prudent sur le bilan, en attendant les conclusions d’une mission sur place. « Il y a plusieurs versions, mais je sais que des femmes et des enfants sont parmi les victimes, des vieilles personnes aussi, mais le chiffre exact je ne saurais le dire sans le retour de mes missionnaires », a-t-il précisé à l’AFP.