Un responsable de la force française Barkhane a mis mardi la pression sur les groupes armés signataires (GAS) de l’accord de paix au Mali, en dénonçant la “collusion” entre certains d’entre eux et des mouvements terroristes actifs dans le nord du pays.
“Les différentes opérations que nous avons menées récemment (…) démontrent la collusion entre certains groupes signataires (de l’accord) et des groupes armés terroristes”, a déclaré à la presse à Bamako le commandant de Barkhane au Mali, le général Christian Allavène.
“Nous avons aujourd’hui des preuves matérielles qui démontrent cette collusion, une certaine porosité”, a-t-il ajouté, sans donner de précisions.
Signé en 2015, cet accord est censé isoler définitivement les groupes armés, qui s’étaient emparé du nord du Mali en mars-avril 2012 avant d’être en grande partie chassés par une intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France et qui se poursuit aujourd’hui.
Mais son application accumule les retards et des zones entières, dans le nord mais aussi dans le centre du pays, échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU (Minusma), régulièrement visées par des attaques.
De nouvelles mesures sont récemment entrées en vigueur pour permettre à la Minusma et à Barkhane “d’effectuer sur le terrain un contrôle beaucoup plus strict et précis des groupes armés signataires”, selon la force française.
Ainsi les convois de plus de cinq véhicules ne peuvent plus circuler sans autorisation préalable des responsables des groupes signataires et en accord avec la Minusma. Le transport des armes autres qu’individuelles est désormais interdit.
Dans le cadre de la “lutte contre le terrorisme”, les hommes de Barkhane ont “saisi du matériels (armes, munitions, explosifs mine, véhicule) et procédé à l’interpellation d’une dizaine de suspects” dans la région de Goundam (nord) le 17 novembre, avaient indiqué samedi dans un communiqué les Forces armées maliennes (FAM), sans préciser à quels groupes ils appartenaient.
La Minusma a par ailleurs annoncé mardi qu’un Casque bleu tchadien, blessé dans une attaque par engin explosif dans la région de Kidal (nord) le 26 octobre, était décédé dimanche à Dakar, où il avait été évacué pour recevoir des soins.
Trois autres Casques bleus tchadiens avaient été tués lors de cette attaque, lorsque leur véhicule avait heurté “une mine ou un engin explosif improvisé”, selon la Minusma. Un cinquième homme avait été blessé.