Maliha Hamidou est une martyre de la révolution algérienne. Elle symbolise le courage de la femme algérienne pendant la guerre de libération nationale.
A l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance, Canal Algérie a consacré un reportage à cette Moudjahida de la première heure. Il sera diffusée mercredi 6 juillet à 19 h 20. Il a été réalisé par le journaliste et présentateur du JT de la chaîne publique francophone Zoheir Bendimerad.
Son histoire
Maliha Hamidou est née le 16 avril 1942, à Bab H’did, à Tlemcen. Enfant, Maliha vit des moments difficiles, notamment le décès de son père, El Hadj Abdelhamid, représentant du corps professoral musulman à Tlemcen, dont elle était très proche.
« Le vrai prénom de Maliha était Djenat. C’était le prénom de notre grand-mère. Mais mon père l’aimait et la chérissait tellement qu’il lui a donné le surnom Maliha », a témoigné Smain Hamidou, le frère de Maliha, dans le reportage de Canal Algérie.
Petite, Maliha intègre l’école coranique Dar-Al-Hadith. C’est là qu’elle se forgera une âme de révolutionnaire. Une fois lycéenne, son destin prendra une nouvelle tournure lorsqu’elle rejoint les rangs des fedayin.
Repérée pour son audace, elle est recrutée en tant que secrétaire de la cellule combattante de la section de Sidi Chaker. Sa mission est de collecter des renseignements et de surveiller les mouvements des troupes coloniales.
La jeune Maliha est prête à tout. Elle planifie et coordonne de nombreuses opérations de fidaa. « Ils ont vu en elle des capacités notamment pour introduire des armes au centre-ville. Maliha était vraiment courageuse. Elle ne laissait rien transparaître sur son visage », a ajouté dans le même reportage Khadidja Bendimerad, une ancienne fedayia et amie de Maliha.
Ses derniers mots
Au printemps 1959, les combats s’intensifient à Tlemcen. Maliha est parfaitement consciente du danger. Elle savait sa jeunesse condamnée.
Par une nuit de printemps, le 13 avril 1959, à 01 h 00 du matin, un commando des forces spéciales de la DST encercle sa maison. La jeune Maliha est alors enlevée. Le lendemain, sa mère identifiera son corps, criblé de balles et portant de nombreuses traces de torture, à la morgue de la ville.
La jeune Maliha aura fait le choix du sacrifice ultime. Elle aura résisté à ses tortionnaires et n’aura livré aucun secret sur ses compagnons de guerre.
Avant d’être enlevée par ses bourreaux, Maliha griffonne un dernier mot pour sa mère. « A toi ma mère, mon socle, ma vie, je sais combien ma mort va t’être douloureuse, insupportable. Je te demande pardon, pardon de t’infliger autant de peine. Saches que mon combat n’était pas un choix, mais une certitude, une évidence. Ne pleure pas, je t’aime ».