Malte a confirmé dimanche son refus de recevoir comme le lui demandait l’Italie un navire d’une ONG française transportant plus de 600 migrants recueillis en Méditerranée.
Le Premier ministre maltais Joseph Muscat s’est entretenu au téléphone à ce sujet avec le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte et a affirmé « que Malte agit en pleine conformité avec ses obligations internationales », a annoncé dans un communiqué le gouvernement maltais.
« Malte ne recevra pas le navire en question dans ces ports », indique le communiqué.
Malte réagissait à la demande présentée dimanche par le gouvernement italien dans un communiqué conjoint du ministre de l’Intérieur Matteo Salvini et du ministre des Infrastructures et des Transports Danilo Toninelli, responsable de la surveillance des côtes italiennes.
Malte, déclarait le communiqué italien, « ne peut pas continuer à regarder ailleurs lorsqu’il s’agit de respecter des conventions internationales précises sur la protection de la vie humaine ».
« C’est pourquoi nous demandons au gouvernement de La Valette (la capitale de l’île de Malte, ndlr) de recevoir l’Aquarius afin de fournir une première aide aux migrants qui sont à bord ».
L’Aquarius, un navire de l’ONG française SOS Méditerranée, a recueilli 629 migrants au cours de six opérations distinctes en Méditerranée dans la nuit de samedi à dimanche.
Un porte-parole maltais a déclaré que les sauvetages en question avaient eu lieu dans la zone de recherche et de sauvetage libyenne et dépendaient du centre de coordination des secours de Rome.
Le navire se trouvait dans la nuit de dimanche à lundi entre Malte et la Sicile et attendait de pouvoir débarquer les migrants dans un port.
L’ONG française a précisé que parmi ces migrants se trouvaient 123 mineurs isolés, 11 petits enfants et sept femmes enceintes.
Le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte a annoncé que l’Italie avait envoyé en direction du navire deux patrouilleurs avec des médecins à bord « prêts à intervenir et à protéger la santé de toute personne se trouvant à bord de l’Aquarius qui pourrait en avoir besoin ».
Plus tôt dans la journée de dimanche, M. Salvini a menacé selon des médias italiens de fermer les ports italiens aux navires qui recueillent des migrants si Malte n’acceptait pas de recevoir l’Aquarius.
Matteo Salvini, qui est aussi vice-Premier ministre et responsable de la Ligue (extrême droite), l’un des deux partis qui constituent le nouveau gouvernement italien, a multiplié depuis qu’il a pris ses fonctions les déclarations sur la crise migratoire que connaît l’Italie depuis plusieurs années.
« Si quiconque pense que nous n’allons pas bouger un muscle alors que nous subissons un autre été de débarquements, de débarquements et encore de débarquements, eh bien ce n’est pas ce que je vais faire », a déclaré M. Salvini à des journalistes.