Quelques milliers de personnes ont défilé dimanche à Paris lors de l’arrivée dans la capitale d’une « marche solidaire et citoyenne » partie de Vintimille (Italie) pour soutenir les migrants et pour protester contre le blocage des frontières et le délit de solidarité, a rapporté une journaliste de l’AFP.
Munis de pancartes « Ici nous sommes tous d’ailleurs » et « Aquarius = déchéance morale de la France », les manifestants sont partis de la place de la Bastille pour rejoindre la place de la République. Certains portaient des drapeaux du Nouveau parti anticapitaliste, du mouvement Attac et de l’organisation antiraciste Mrap.
Ils étaient 4.000 selon les organisateurs, 600 selon la préfecture de police, à se joindre à une dizaine de marcheurs partis fin avril de la frontière franco-italienne pour rallier Calais (nord-ouest) début juillet, puis Londres en transports. Le but de cette marche de 1.400 km est de « protester contre le blocage des frontières, contre le délit de solidarité et plaider pour un accueil véritable de migrants », selon les organisateurs.
Pour Isabelle, 45 ans, « c’était impensable » de ne pas défiler avec eux à Paris. « Je suis venue parce que l’accueil des migrants en France me révolte, j’ai honte! ». « On est bien content de profiter des ressources de ces pays, mais on est incapable d’accueillir avec dignité les gens » qui en viennent.
Marc, 52 ans, pense, lui, qu' »il est logique d’accueillir les migrants, si on ne veut pas avoir une Europe vieille dans 30 ans! ». « Economiquement et moralement, c’est indispensable d’ouvrir les frontières ».
Au cours de ce défilé, nombre de manifestants ont conspué l’attitude de la France qui, dans un premier temps, n’a pas proposé d’accueillir les migrants à bord du bateau Aquarius. Après une semaine d’errance en mer, ils ont finalement posé le pied sur la terre ferme dimanche à Valence (Espagne).
« Le gouvernement, par son silence, s’est mis au même niveau, au diapason politique de l’extrême droite », a dénoncé au micro le député de la France insoumise (extrême gauche), Éric Coquerel.