Les étudiants disent non à la prolongation du 4e mandat de Bouteflika. Au lendemain de la lettre adressée par le président à la nation hier, les étudiants ont décidé de manifester pour exprimer leur rejet des annonces faites par le chef de l’Etat. Depuis le milieu de la matinée, ils manifestent à Alger-centre, entre Place Audin et la Grande Poste, les deux places qui symbolisent désormais la contestation populaire du 5e mandat et 4e mandat prolongé de Bouteflika.
« C’est une provocation, ils provoquent le peuple exprès », assène une étudiante présentes sur les lieux. Pour elle, il faut « laisser la place à de nouvelles têtes et de laisser les jeunes travailler plutôt que de les laisser mourir en mer. » « Nous ne voulons plus voir nos mères pleurer leurs enfants », lance-t-elle, presque émue.
D’autres étudiantes confient qu’elles ne veulent « ni le report des élections, ni la prolongation du mandat actuel ». « Le cadre est tombé, mais les clous sont toujours accrochés. Nous continuerons de manifester jusqu’à ce que nous atteignions notre but : que l’intégralité du système change. »
« Ça ne suffit pas de changer Ouyahia avec un autre, ou encore de limoger Sellal. Ce sont les mêmes visages depuis 20 ans, il n’y a aucun changement. »
Sur les marches de la Grande Poste ce sont des nouvelles pancartes et des nouveaux slogans réadaptés à la nouvelle situation. Le slogan « makanche el khamsa » pas de 5e mandat, est devenu « makanche el tamdid », pas de prolongation.
En adéquation avec ces nouveaux slogans, d’autres étudiants commentent : « nous étions contre le 5e mandat certes, mais pas pour le report des élections. Bien sûr qu’on veut des élections, pour qu’il y ait des changements, pour qu’il y ait une nouvelle république et pour pouvoir voter pour quelqu’un d’autre ».
Pour eux, les annonces de Bouteflika manquent de crédibilité : « nous on veut leur départ. Ils veulent juste saboter le mouvement et nous faire taire ». Déterminés, les étudiants rencontrés à Alger-centre affirment qu’ils continueront à manifester « jusqu’à ce que le système dégage ».