Des dizaines milliers de personnes ont marché pacifiquement contre le 5e mandat ce vendredi 22 février dans plusieurs villes du pays dont Alger qui a connu sa première manifestation depuis 2012. Les manifestants ont répondu massivement à des appels anonymes lancés, il y a quelques jours, sur les réseaux sociaux.
L’acte I des anti-5e mandat s’est déroulé dans le calme. Il a permis de briser le mur de la peur des marches populaires, notamment dans la capitale, où les manifestations de rue, sont interdites, depuis la démonstration des Aarouch en juin 2001.
Selon nos informations, les services de sécurité ont, dans leurs rapports, anticipé cette forte mobilisation des citoyens contre le 5e mandat. Les hautes autorités du pays ont été alertés. Des mesures ont été prises pour éviter des débordements et encadrer les manifestants et de protéger les édifices publics, particulièrement la présidence de la République, où un dispositif de sécurité impressionnant a été déployé tout au long de la journée.
Sur les principaux axes routiers de la capitale, d’importantes forces de police et de gendarmerie ont pris position, dès les premières heures de la matinée de vendredi. Jeudi soir, l’internet a été fortement perturbé, ce qui a rendu difficile l’accès aux réseaux sociaux où des appels à la mobilisation, sont relayés et partagés.
Selon nos sources, les services de sécurité anticipent désormais une poursuite de la mobilisation citoyenne dans la rue contre le 5e mandat.
Un « acte II » pourrait avoir lieu dès ce dimanche. Le mouvement Mouwatana a lancé un appel aux citoyens à sortir dans la rue, dimanche 24 février, un jour symbole de la double commémoration de la nationalisation des hydrocarbures et de la naissance de l’UGTA.
Et surtout le 3 mars prochain, dernier délai pour déposer les dossiers de candidature au Conseil constitutionnel.
Ce samedi matin, le dispositif de sécurité est toujours présent à proximité de la présidence de la République (notre photo).
Plusieurs camions de CRS ont également pris position place Addis-Abbeba, a-t-on constaté.
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