Politique

Manifestations sous tension à Bejaia et Tizi Ouzou

Bejaia a renoué ce vendredi avec la protestation après la trêve sanitaire qui a duré plus de trois mois. Des centaines de personnes ont, en effet, organisé une marche pour réclamer de nouveau le changement de système et l’Etat de droit.

Selon des sources locales, la marche s’est ébranlée aux alentours de 13 heures depuis la maison de la culture, lieu de départ traditionnel des marches, mais investi depuis la matinée par un impressionnant dispositif sécuritaire.

Durant le trajet, les manifestants, la plupart sans masques de protection, ont longuement scandé les slogans traditionnels du hirak et réclamé la libération des détenus politiques.

Selon la page, « Bejaia sois l’observateur », la police a empêché un groupe de marcheurs au niveau de la cité Edimco de rejoindre la maison de la culture. Arrivés au niveau de la place « Said Mekbel », tout près du siège de la wilaya, les manifestants ont été également surpris par la présence d’un autre dispositif sécuritaire.

C’est alors que des escarmouches ont éclaté entre les deux parties. Alors qu’ils battaient en retraite vers le commissariat, les éléments des forces de l’ordre ont usé de bombes lacrymogènes pour disperser la foule, tandis que certains manifestants ont répliqué par des jets de pierres, ont indiqué les mêmes sources.

Plusieurs personnes ont été arrêtées avant d’être relâchées. Des PV leur ont été établis et des amendes leur ont été infligées leur reprochant le non-respect des mesures barrières.

À Tizi Ouzou, des manifestants ont pu organiser une marche, alors que d’autres ont été empêchés par les forces de sécurité fortement déployées dans certains endroits de la ville.

La reprise des manifestations populaires ne fait pas l’unanimité parmi les figures du hirak. Les avocats Mostefa Bouchachi, Abdelghani Badi et l’association RAJ ont estimé que les conditions “n’étaient pas réunies” pour la reprise des marches pacifiques, en raison de la pandémie de coronavirus Covid-19.

Les rassemblements sont interdits en Algérie depuis le 12 mars pour endiguer la propagation de la pandémie qui a fait jusqu’à ce jeudi 825 morts pour plus de 11.500 cas positifs dans le pays.

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