En Algérie, le blocage des importations de véhicules a donné naissance à des phénomènes incroyables. En plus de la hausse vertigineuse des prix des voitures d’occasion, devenues inaccessibles aux Algériens, la rareté des pièces de rechange auto, un autre phénomène est apparu : les prix des véhicules réformés, c’est-à-dire inutilisables après un accident, ont flambé.
Leur prix a atteint des sommets inimaginables il y a deux ans. Cette hausse est la conséquence directe du blocage des importations de véhicules et de la fermeture de la plupart des concessionnaires automobiles. Résultat : les pièces d’origine pour les véhicules récents sont introuvables.
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Le marché algérien est très peu alimenté en pièces de rechange d’origine, obligeant les automobilistes à se rabattre sur le marché de l’occasion des pièces qui est alimenté par les casses automobiles. Cette ruée a rendu les pièces plus chères, faute d’une demande suffisante.
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A Oran, sur le marché de la casse automobile, une Golf série 8 à l’état de ferraille peut coûter plus de cinq millions de dinars, soit la moitié de son prix à l’état neuf, mais c’est plus que le prix d’une Golf 7 neuve en 2019, avant la fermeture des usines d’assemblage de voitures. Par rapport à la période d’avant l’interdiction des importations en 2017, avec cinq millions de dinars, il était possible d’acheter deux belles Golfe neuves.
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A Oran, un reportage vidéo par DZ News sur le marché de la casse automobile montre l’ampleur des dégâts occasionnés par le blocage des importations. Les revendeurs de pièces détachées se plaignent des prix exorbitants et qui défient le rationnel qu’ont atteint les voitures accidentées. Des véhicules de très grandes marques réduits à un tas de ferrailles se négocient à des prix défiant la logique. Les vendeurs qui achètent ces véhicules accidentés pour en extraire les pièces de rechange afin de les revendre, se résignent à une réalité qui met à mal leur commerce.
Pénurie de pièces de rechange
Les propriétaires des véhicules accidentés, eux, négocient au prix fort. Si les véhicules des grandes marques sont hors de prix, les voitures « moyennes » se font elles aussi pousser des ailes.
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« Une Picanto et une Atos à l’état de ferraille se vendent entre 600.000 et 700.000 dinars », se désole un vendeur au micro de DZ News, ajoutant que des voitures de la marque Kia (nouveau modèle) coûtent « à l’état de ferraille » entre 1,2 et 1,3 million de dinars.
Le vendeur admet une certaine « honte » à annoncer les prix des pièces de rechange aux acheteurs tant leurs prix sont exorbitants. La hausse des pièces de rechange est le résultat de la hausse des prix des véhicules accidentés. « A une époque, on achetait une Atos (Hyundai) à 15 ou 16 millions de centimes (150.000 à 160.000 dinars), 20 millions au maximum. Actuellement, elle se vend entre 55 et 65 millions de centimes (500.000 à 600.000 dinars) », témoigne un vendeur de pièces de rechange d’occasion.
« Quant aux modèles Golf série 6 et 8, bonnes à la casse, n’y approchez- pas. Leur prix de vente varie entre 5 et 6 millions de dinars », lance un vendeur. Un autre montre une Golf série 7 très dégradée achetée à plus de 2 millions de dinars. Une Golf série 3 accidentée est achetée, actuellement, par les vendeurs de pièces à 500.000 dinars contre 200.000 auparavant, précise un commerçant.
Ce reportage et ces témoignages jettent à nouveau la lumière sur la situation chaotique dans laquelle se trouve le marché algérien de l’automobile.