La quasi-totalité des universités, instituts et écoles supérieures algériennes ont connu, hier mardi 26 février, des manifestations imposantes contre le cinquième mandat. La communauté estudiantine a dit d’une seule voix son rejet du système et de la réélection annoncée d’Abdelaziz Bouteflika pour un nouveau mandat à la tête du pays.
Ces manifestations viennent démentir les déclarations des responsables de la plupart des organisations estudiantines, proches du pouvoir, samedi 16 février, après leur rencontre avec Abdelmalek Sellal, directeur de la campagne de Bouteflika.
Au terme de la rencontre, les dirigeants de ces organisations ont promis, devant les médias, de « mobiliser » la communauté estudiantine et d’organiser « des rassemblements grandioses » en soutien au candidat Bouteflika. Dix jours, c’est le contraire qui s’est produit, une démonstration de force des étudiants hostiles au 5e mandat, qui a fragilisé les positions des organisations estudiantines, dont beaucoup sont des appareils de partis politiques proches du pouvoir.
Les slogans hostiles à ces syndicats étaient aussi nombreux que ceux qui étaient hostiles au pouvoir et au cinquième mandat. Sur leurs pancartes et banderoles, les étudiants ont donné libre cours à leur humour et à leur sens de la dérision pour dénoncer ces organisations qui parlent en leur nom.
« Les organisations du cachir ne marchent pas », a écrit un étudiant sur la pancarte qu’il a brandie lors de la marche d’hier. Sur les réseaux sociaux, les appels qui ont été lancés aux étudiants pour marcher contre le cinquième mandat appelaient également à exprimer ce rejet des organisations estudiantines, qualifiées par les étudiants de « fantoches ».
A l’université, la confrontation entre les deux camps n’est pas encore terminée. Sur El Bilad, un dirigeant d’un de ces syndicats pro-pouvoir a carrément défendu la thèse d’une « main » ou d’un complot, de manipulations qui seraient derrière ces marches d’étudiants. « Nos frères ont investi dans les points négatifs du gouvernement et ont voulu imposer le fait accompli en recourant à la rue », a-t-il dit.