Abdelaziz Rahabi relance le débat sur la suspension des marches du Hirak à cause de la crise sanitaire due au covid-19 alors que l’Algérie fait face à une flambée inquiétante de l’épidémie.
Si depuis début mai, les marches sont interdites à Alger et dans les autres villes du pays, elles continuent de se dérouler en Kabylie, notamment à Tizi Ouzou et Bejaia, et ce en dépit d’une situation sanitaire inquiétante.
L’Algérie fait face en effet depuis début juillet à une flambée inquiétante des cas de covid-19 qui a provoqué la saturation des hôpitaux et des pénuries d’oxygène pour les malades infectés par le coronavirus.
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Jusqu’à vendredi dernier, des marches du Hirak se sont déroulées dans ces deux villes, en dépit de l’interdiction des rassemblements qui a été décrétée par le gouvernement, le 9 mai dernier, et à chaque reconduction des mesures de confinement.
« Mauvais choix de singulariser la Kabylie »
« J’appelle depuis le 14 mars 2020 à suspendre les marches du Hirak pour des motifs sanitaires impérieux. Je regrette que le gouvernement ait fait le mauvais choix de singulariser la Kabylie en autorisant les marches uniquement dans cette région », a dénoncé ce vendredi Abdelaziz Rahabi dans un message posté sur les réseaux sociaux.
Toutefois, ce vendredi, et pour la première fois depuis la reprise du Hirak en février dernier, il n’y a pas eu de marches à Tizi Ouzou. Les manifestants ont entendu les appels lancés par des avocats et des militants de suspendre à nouveau le marches en raison du covid-19. D’autant que la situation sanitaire s’est dégradée à Bejaia qui compte 428 malades covid-19 hospitalisés.
Selon un communiqué de la wilaya de Bejaia, la direction de la santé a recensé ce vendredi matin 428 cas de malades du covid-19 contre 375 cas hier.
Le 9 mai, le ministère de l’Intérieur a exigé des organisateurs des marches de faire déclaration « auprès des autorités compétentes » avec les noms des responsables de l’organisation de la marche, l’heure de son début et de sa fin, son itinéraire et les slogans brandis.
« Ne pas respecter ces engagements c’est enfreindre la loi et la Constitution, ce qui enlèverait toute légalité à la marche, qui sera traitée sur cette base », a décidé le ministère.