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Mariage homosexuel au Maroc : la classe politique s’en mêle

Avec les pressions exercées par le mouvement LGBTQ+, le sujet du mariage homosexuel s’est trouvé une place dans le débat public au Maroc, où il prend de plus en plus une tournure politique.

La loi marocaine considère l’homosexualité comme une orientation sexuelle « contre nature », comme le stipule l’article 489 du Code pénal qui punit les personnes versant dans des pratiques homosexuelles de 6 à 3 mois de prison et d’une amende pouvant aller jusqu’à 1.200 dirhams.

Maroc : le parti au pouvoir s’attaque au mariage homosexuel

Du côté de la société marocaine aussi, l’homosexualité reste un sujet tabou et une chose immorale. Un point de vue qui est d’ailleurs défendu dans le discours officiel du Rassemblement National des Indépendants, le parti présidé par Aziz Akhannouch, l’actuel chef de gouvernement marocain.

En effet, lors du 3è Forum régional des femmes du RNI qui s’est tenu le 6 juillet dernier, Rachid Talbi Alami, membre du bureau politique du parti a indiqué que le mariage homosexuel n’a pas sa place dans la société marocaine, rapporte le média marocain Bladi. Le pays doit préserver sa structure familiale traditionnelle, a-t-il ajouté

« Le RNI ne veut pas de discorde dans la société, et ne cherche pas à opposer la femme à l’homme. Ce que nous voulons, c’est une famille au sens traditionnel du terme, un mari et une femme, comme nous l’avons toujours connu historiquement, et non pas un mariage entre deux femmes ou deux hommes », a-t-il déclaré.

Cette déclaration intervient dans un contexte où la question du mariage homosexuel suscite de vifs débats dans le royaume. En effet, le sujet a donné lieu à plusieurs polémiques ces dernières années, à l’instar de celle suscitée par le mariage d’un marocain et d’un espagnol en 2020.

Le mariage homosexuel au Maroc multiplie les polémiques

En août 2023, une autre polémique a été suscitée par un livre scolaire destiné aux enfants âgés de plus de 7 ans. Le livre, intitulé « Mes petites questions : Vivre ensemble – Toutes les familles », a fini par être retiré du marché car on lui reprochait de promouvoir au mariage gay.

Cette promotion du mariage pour tous, savamment entreprise par plusieurs associations qui défendent les droits des LGBTQ+, semble peu à peu porter ses fruits. En juin 2023, un drapeau LGBT a même été brandi lors d’une manifestation de défense des droits des femmes à Casablanca, ce qui a suscité une large indignation au Maroc.

Notons que la question de l’homosexualité est aussi liée au tourisme sexuel au Maroc. Certains voient même que le gouvernement, contrairement à son discours officiel, encourage le tourisme sexuel et donc des pratiques que le code pénal condamne. Dernière polémique en date, l’autorisation des couples non mariés et des femmes seules de réserver une chambre à l’hôtel sans la présentation d’un livret de famille.

En effet, plusieurs hôtels marocains ont été contacté par la police qui leur a signifié de ne plus exiger le livret de famille à leurs clients souhaitant réserver une chambre dans l’établissement, ce qui ouvre la voie selon certains à la prolifération des actes contraires aux bonnes mœurs et aux préceptes de l’islam.

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