La compagnie Royal Air Maroc a trouvé un accord avec ses pilotes après plus de trois semaines de graves perturbations sur ses liaisons aériennes en raison de tensions sociales, a annoncé mercredi un communiqué conjoint sans pour autant détailler la teneur de l’accord.
Le site internet de la compagnie, toujours barré d’un bandeau rouge « tensions sociales: risques de perturbations », annonce cependant pour mercredi six annulations de vols vers l’Europe (Paris, Bruxelles, Milan, Copenhague) et des perturbations sur sept autres liaisons, notamment vers Conakry et Abdijan.
Dans leur communiqué conjoint, la RAM et l’Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL) « se félicitent de la conclusion de cet accord qui émane de leur conscience des enjeux majeurs économiques et sociaux du pays » et « du rôle essentiel du tourisme ».
L’accord « traduit également la conscience des deux parties de l’importance du corps professionnel des pilotes de ligne, de l’impérieuse nécessité de lui maintenir des conditions de travail optimales en rapport avec son environnement professionnel particulier », poursuit le texte sans autre détail sur le fruit des négociations.
Jusqu’à dix vols par jour ont été annulés depuis le 20 juillet, en pleine période de vacances et de retour au pays de l’importante communauté marocaine installée à l’étranger.
Des passagers, dont des familles avec enfants, ont été bloqués en attente de vol, certains pendant plus de 48 heures, selon les médias locaux. Plusieurs ont vigoureusement dénoncé sur les réseaux sociaux un déficit d’information sur les horaires des vols.
Selon les pilotes, le blocage provenait d’un problème de sous-effectif chronique, avec actuellement 520 pilotes en fonction et 86 postes non pourvus. Les pilotes refusaient d’augmenter leurs heures supplémentaires sans révision de leurs conditions. Au début des négociations, le patron de la compagnie, Abdelhamid Addou, avait pour sa part fustigé une « surenchère des revendications ».
Après avoir traversé une période difficile en 2011, la RAM, qui emploie environ 3.200 salariés, est revenue à l’équilibre en 2012 et s’est depuis lancée dans un vaste plan de développement sur le continent africain, avec un total de 90 destinations dans le monde.