L’ONG des droits de l’Homme Amnesty International a dénoncé ce dimanche le harcèlement dont fait l’objet au Maroc Nawal Benaissa, militante pacifique et l’une des fers de lance du mouvement de contestation du Hirak dans le Rif.
« En 2016, Nawal a été inspirée par le mouvement militant qui se développait dans la région du Rif, au Maroc, et appelait à davantage de justice sociale et à l’élimination de la corruption […] Les gens étaient émus par sa passion. En quelques mois, Nawal, qui n’avait jamais milité auparavant, en est arrivée à conduire des manifestations et a obtenu 80 000 abonnés sur Facebook », relate Amnesty.
« À la suite de rumeurs selon lesquelles elle risquait d’être arrêtée, elle expliquait qu’elle ne craignait pas la répression, insistait sur son droit de manifester et annonçait son projet de se livrer à la police. Entre juin et septembre 2017, elle a été arrêtée et libérée quatre fois. Elle a été condamnée à une peine de 10 mois avec sursis pour ses manifestations pacifiques », indique l’ONG.
« Nawal et ses enfants ont été contraints de déménager dans une autre ville pour échapper au harcèlement. Son mari est resté pour travailler et subvenir aux besoins de la famille », déplore Amnesty. « En dépit du harcèlement et de la surveillance dont elle fait constamment l’objet, Nawal refuse d’abandonner son militantisme », affirme l’ONG, qui a lancé une pétition visant à demander aux autorités marocaines de cesser de harceler Nawal.