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Maroc : deux secteurs clés de l’économie en panne

Maroc : deux secteurs clés de l’économie en panne

Maroc Maroc / Par DK-ART / Adobe Stock
Maroc

Les difficultés du Maroc vont en se compliquant. De calamité en calamité, des secteurs clés de l’économie marocaine sont plongés dans la crise.

Alors que l’un des poumons de l’économie du royaume, l’agriculture, traverse une grave crise et que le tourisme n’est pas au mieux, la sécheresse qui frappe le pays depuis plusieurs années s’aggrave, éloignant la perspective de la fin de la crise économique et sociale dans laquelle se débat le royaume. 

Des tensions qui pourraient déboucher sur une crise politique, d’autant plus que des appels sont d’ores et déjà lancés pour des élections législatives anticipées. 

Les derniers chiffres officiels du ministère de l’Equipement et de l’Eau, rapportés par le site Hespress, illustrent la gravité de la situation.

Au mardi 24 juillet, le taux de remplissage des barrages était de seulement 29,14%, soit 4,6 milliards de mètres cubes. En quatre jours seulement, les barrages du Maroc ont perdu 0,13% de leurs réserves. 

Hormis quatre bassins, les barrages du royaume présentent un taux de remplissage de moins de 30%. 

Cette baisse continue des réserves est « préoccupante » et a des impacts sur divers secteurs, juge Lahcen Rabah, chercheur en géologie et spécialiste des ressources hydriques, cité par le même média. 

Le spécialiste rappelle, à juste titre, que les barrages sont une source d’eau « cruciale » pour les besoins de la population et des activités économiques au Maroc.

Sous couvert de l’anonymat, un responsable d’un bassin hydraulique a tiré la sonnette d’alarme, exhortant le gouvernement à prendre des mesures urgentes, comme le lancement de programmes de maintenance et de gestion durable des barrages et de sensibilisation de la population. 

Tout retard dans la mise en œuvre des mesures aura des conséquences économiques et sociales graves, met en garde le responsable.

Au Maroc, la sécheresse s’aggrave, le chômage aussi

Les conséquences graves de la pénurie d’eau sont déjà là. L’agriculture marocaine, qui contribue à hauteur de plus de 10% du PIB du pays et emploie une part importante de la population rurale, est frappée de plein fouet par la sécheresse qui persiste depuis plusieurs années. Précisément depuis six ans. 

L’une des conséquences directes de la crise du secteur agricole est la perte de centaines de milliers d’emplois. Alors qu’en situation normale les surfaces cultivées au Maroc s’élèvent à 4 millions d’hectares, elles ne sont plus que 2,5 millions d’hectares à cause du manque d’eau.

Cette baisse des surfaces cultivées a logiquement causé la perte de 300 000 emplois dans le secteur agricole marocain en 2023. 

Ce qui s’est répercuté sur le niveau général du chômage. Au premier trimestre 2024, le taux de chômage s’est établi à 13,7%, contre 12,9% à la même période de 2023, selon les chiffres du Haut-commissariat au plan. 

Pendant les trois premiers mois de l’année, 159 000 nouveaux chômeurs ont été enregistrés au Maroc, portant le nombre total de chômeurs à 1,6 millions. 

Le secteur du tourisme, fortement éprouvé par la crise sanitaire de Covid-19 et le séisme du Haut-Atlas de septembre 2023, doit aussi faire face à la fermeture des restaurants et cafés par milliers.

En mai dernier, l’Association nationale des cafés et restaurants au Maroc (ANPCRM) a fait un constat alarmant faisant état de 8964 établissements qui ont fermé dans la seule région de Casablanca. Près de 54 000 emplois ont été perdus dans le secteur, selon la même source. Le tourisme est un autre secteur clé de l’économie marocaine. Il représente 7% du PIB du royaume. 

Boycott estival : des plages désertes

Alors que l’agriculture suffoque sous l’effet de la sécheresse, le secteur du tourisme, l’autre pilier de l’économie marocaine, à savoir le tourisme, ne se porte pas bien.

A Martil, une cité balnéaire située au nord-est de Tétouan au bord de la Méditerranée, les plages sont étrangement désertes alors qu’en cette période de l’année, elles devaient être bandées de touristes locaux et étrangers.

Selon le site Bladi, cette situation est due à l’envolée des prix des locations, aux cas d’intoxication alimentaires enregistrés récemment dans la région ainsi qu’à l’anarchie qui règne sur les plages.

Le nord du Maroc n’est pas le seul touché par la désaffection des touristes. Le site Hespress évoque carrément un « boycott estival » des plages marocaines.

Il parle d’un phénomène inhabituel, conséquence d’une campagne de boycott lancée par des activités en signe de protestation contre la hausse des prix des cafés, de la restauration, de l’hôtellerie ainsi que la dégradation de la qualité des services offerts sur le littoral marocain.

En plus du nord du royaume, les stations balnéaires de Saïdia et Nador sont devenues la cible de cette campagne.

Deux satellites espions israéliens 

Pendant que les crises s’accumulent et n’épargnent aucun secteur, le gouvernement marocain continue sa folie dépensière en matière d’armement. Tout récemment, il s’est offert deux satellites espions israéliens pour un milliard de dollars. 

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