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Maroc : fin du procès du “Hirak”, verdict attendu dans les prochaines heures

Le procès des militants liés au mouvement de protestation du “Hirak” qui a agité le nord du Maroc en 2016-2017 s’est conclu mardi, avec le refus des accusés et de leurs avocats de prendre la parole, a constaté l’AFP sur place.

Le verdict de la chambre criminelle de la cour d’appel de Casablanca est attendu dans la nuit de mardi à mercredi pour 53 des accusés. Parmi eux, le leader de la contestation, Nasser Zefzafi, risque jusqu’à la peine de mort, comme les deux autres prévenus jugés comme lui pour “atteinte à la sécurité de l’Etat”.

Comme ses co-détenus, Nasser Zefzafi a été conduit mardi de la prison au tribunal pour la dernière audience. Les 53 accusés, qui avaient décidé de boycotter les audiences pour dénoncer la “partialité” de la justice, ont refusé de prendre la parole et leurs avocats ont refusé de plaider.

La semaine dernière, le représentant du parquet a requis en leur absence des peines correspondant à chacun des chefs d’accusation: les moins graves -participation à des manifestations non autorisées – peuvent être sanctionnés par deux ans de prison-, les plus graves -l’atteinte à la sécurité de l’Etat – est passible dans les textes de la peine de mort.

Le cas du journaliste Hamid el Mahdaoui poursuivi pour “non dénonciation d’une tentative de nuire à la sécurité intérieure de l’Etat” sera traité séparément jeudi. Il risque, selon Reporters sans frontières (RSF) qui le soutient, deux à cinq ans de prison ferme.

Ce journaliste connu pour ses prises de position tranchées contre le pouvoir marocain dit avoir été “impliqué dans ce dossier pour justifier la thèse de la police qui accuse le Hirak de violence”. On l’accuse d’avoir reçu un appel d’un Marocain résidant aux Pays-Bas évoquant “des armes destinées au Hirak” et de n’avoir pas alerté la police. Il est le seul à n’avoir pas boycotté le procès.

Nasser Zefzafi, 39 ans, avait été arrêté pour avoir interrompu le prêche d’un imam ouvertement hostile au mouvement dans une mosquée d’Al-Hoceïma, l’épicentre de la protestation qui a secoué la région historiquement frondeuse et marginalisée du Rif.

Les manifestations déclenchées par la mort d’un vendeur de poissons, broyé dans une benne à ordure en octobre 2016, ont fait plus de 600 blessés parmi les forces de l’ordre et engendré sept millions de dirhams de dégâts matériels (environ 630.000 euros), selon les avocats des parties civiles qui représentaient l’Etat et ses agents.

Environ 450 personnes, selon des associations, ont été arrêtées pendant les manifestations généralement pacifiques mais parfois marquées par des heurts entre forces de l’ordre et protestataires, avec des blessés des deux côtés.

L'”approche sécuritaire” des autorités a été critiquée par des associations de défense des droits de l’Homme, qui ont dénoncé la “répression” du mouvement et des actes de “torture” contre certains manifestants après leur arrestation.

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