Annoncée pour ce lundi 10 septembre, la visite au Maroc du ministre français des Affaires étrangères et de l’Europe, Jean-Yves Le Drian, a été reportée à la dernière minute, rapporte le site marocain le 360.ma, citant une source gouvernementale.
Le média, réputé proche du Palais royal, précise néanmoins que « le déplacement à Rabat de M. Le Drian est maintenu et une autre date sera fixée incessamment », ajoutant que l’ordre du jour restera également inchangé, à savoir, entre autres, la préparation de la visite d’État qu’entreprendra en novembre prochain le président français Emmanuel Macron au Maroc au cours de laquelle il devrait participer à l’inauguration du TGV Tanger-Casablanca.
Même si la source du journal marocain assure que les raisons de ce report « décidé suite à un échange téléphonique entre le responsable français et son homologue marocain, Nasser Bourita », sont « strictement liées à des contraintes d’agenda », de nombreux observateurs y voient une conséquence logique de la tension qui caractérise les relations entre les deux pays ces derniers mois.
Certains vont même jusqu’à évoquer le report de la visite du président français prévue en novembre et au cours de laquelle il devrait participer à l’inauguration du TGV Tanger-Casablanca. C’est le cas du site Le Desk qui après avoir rappelé la somme de dossiers qui ont électrisé l’atmosphère entre la France et le royaume récemment, conclut à la possibilité du report de la visite présidentielle d’autant plus, écrit-il, que « d’autres dossiers qui fâchent pourraient sortir d’ici là ».
Le site Atlasinfo.fr se veut même formel en rapportant les propos d’une source à l’Élysée qui assure que « la présidence française prépare une visite d’État du président Emmanuel Macron au Maroc au premier trimestre de 2019 ».
« Certes, il y a des discussions sur un déplacement de Macron au Maroc à la 2e quinzaine de novembre dans la perspective de l’inauguration du TGV marocain. Mais rien n’est arrêté. On ne peut donc déprogrammer une visite non encore programmée », s’étonne une source diplomatique française citée par le même média, tout en réaffirmant également que la visite d’État du président français est bien prévue « au premier trimestre de 2019 ».
Deux affaires ont notamment pollué l’atmosphère entre les deux pays ces derniers mois. Il y a d’abord ces convocations adressées par la justice française à des journalistes marocains et que Rabat n’a guère appréciées, mais aussi, rappelle le Desk, l’affaire Galley, du nom d’un ingénieur français détenu au Maroc dans le cadre d’une affaire de terrorisme.
L’engagement pris par le président Macron de « s’occuper personnellement de son cas » a froissé les autorités marocaines, explique la même source. La coopération sécuritaire jugée par les Marocains « à sens unique » est un autre sujet qui fâche, mais aussi les attentions dont fait l’objet au Maroc l’ancien président français François Hollande.
« À l’Élysée, on voit d’un œil noir les attentions accordées par le royaume à François Hollande qui prépare un retour remarqué en politique », écrit le Desk, citant cet exemple relevé par l’autre site marocain Yabiladi : « En mars dernier, Mohammed VI, alors absent du royaume, avait offert un dîner en l’honneur de Hollande présidé par le prince héritier Moulay El Hassan. Une sollicitude mal perçue à l’Élysée, alors que l’ancien président affûte ses armes en vue d’un retour remarqué en politique, alors que son successeur voit sa cote de popularité s’affaisser affaire après affaire ».