La visite en Algérie du dissident de l’armée marocaine Abdelilah Issou a créé un vent de panique au Maroc où les spéculations vont bon train sur l’éventuelle abdication du roi Mohamed VI en faveur de son fils Moulay Hassan.

Aussitôt retourné en Espagne, où il est installé depuis plus de 20 ans, l’opposant a reçu des menaces de mort.

À Alger, Abdelilah Issou s’est exprimé dans des médias locaux, faisant de graves révélations sur la corruption au sein de l’armée royale, la question du Sahara occidental, la normalisation avec Israël, les tensions avec l’Algérie et le chantage fait par Rabat à Madrid.

Une fois à Madrid, Abdelilah Issou a mis en ligne une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle il est revenu sur sa visite en Algérie et ses retombées immédiates.

Au vu de la tempête suscitée par son déplacement dans la capitale algérienne, l’ancien officier dissident de l’armée marocaine en déduit que « l’Algérie est le talon d’Achille » du régime marocain.

L’homme a été assailli de messages dont beaucoup émanent d’agents marocains, selon lui. « Tu pouvais aller n’importe où et parler, même en Israël, mais pas en Algérie », lui a-t-on dit, entre autres, a raconté Abdelilah Issou.

Abdelilah Issou affirme être harcelé par téléphone et sur les réseaux sociaux par des gens qu’il qualifie de « professionnels » appartenant aux services marocains. Sur Whatsapp, il affirme avoir été menacé de subir le « même sort que (Jamal) Khashoggi », le journaliste saoudien tué et dépecé en 2018 dans le consulat de son pays à Istanbul.

« L’Algérie est le talon d’Achille du Maroc »

« Nous avons suscité une tempête et nous savons maintenant que le point faible du makhzen c’est l’Algérie et le Sahara occidental », affirme Abdelilah Issou

« Mais ils n’ont encore rien vu. Il y aura encore des surprises. S’ils considèrent que ce que j’ai dit comme du lourd, je leur dis qu’ils n’ont encore rien vu », dit-il à propos des services marocains, promettant des révélations encore plus graves à l’avenir sur la corruption au sein de l’armée marocaine, le trafic de drogue, les intrigues au Palais royal, la normalisation avec Israël…

« Je ne comprends pas, dit-il, pourquoi toute cette sensibilité avec l’Algérie. L’Algérie est un bastion de la résistance. Je l’ai visitée et je visiterai d’autres pays comme la Syrie, l’Iran, le Liban… », assure-t-il.

En Algérie, il affirme avoir été accueilli chaleureusement et avoir vécu de bons moments partout, des quartiers populaires aux stations touristiques.

Il dit avoir constaté qu’on vit mieux en Algérie, contrairement au Maroc où « même ceux qui sont considérés comme faisant partie de la classe moyenne n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois ».

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