Double échec pour Israël et ses soutiens dans la guerre qu’ils mènent aux Palestiniens. En plus de la défaite infligée le 7 octobre à l’armée israélienne par le Hamas, la propagande israélienne et occidentale échoue aussi à retourner l’opinion publique mondiale contre les Palestiniens.
De nombreuses marches imposantes ont été organisées aux quatre coins de la planète, jusqu’aux États-Unis, en solidarité avec les victimes de la guerre de vengeance que mène Israël contre la population civile de Gaza.
Celle que l’on peut considérer comme la manifestation la plus imposante a eu lieu dans un pays arabe qui a normalisé ses relations avec Israël dans le cadre des accords d’Abraham, le Maroc en l’occurrence.
Des dizaines de milliers de Marocains ont participé ce dimanche 15 octobre à une manifestation organisée à Rabat en solidarité avec Gaza et la Palestine.
« Le peuple marocain est avec le Déluge d’Al Aqsa et contre la normalisation » est le slogan choisi par les organisateurs de la marche qui a vu des dizaines de milliers de Marocains brandir des drapeaux palestiniens et scander des slogans contre la normalisation.
Guerre contre Gaza : imposante manifestation au Maroc
Le Maroc a normalisé ses relations avec Israël en décembre 2020 sous l’égide de l’ancien président américain Donald Trump qui a en contrepartie reconnu la « souveraineté marocaine sur le Sahara occidental ».
Le Makhzen avait alors tenté de faire croire que la normalisation ne les empêchera pas de poursuivre leur soutien à la cause palestinienne, mettant en avant la qualité de « président du comité Al Qods » de Mohammed VI.
Mais l’opinion publique marocaine est restée foncièrement opposée à la normalisation, même si la répression l’a empêchée de l’exprimer pleinement. La semaine passée, et alors qu’Israël intensifiait ses bombardements sur la bande de Gaza, un Marocain opposé à la normalisation a été condamné à cinq ans de prison ferme par la Cour d’appel de Rabat.
La marche de ce dimanche, organisée à l’appel du comité marocain contre la normalisation et le groupe d’action pour la Palestine, a pu être imposée grâce à l’importante mobilisation de la population de la capitale marocaine.
Dans de récentes déclarations, le président du comité marocain contre la normalisation, Ahmed Ouihmane, a mis en garde le régime marocain que s’il ne faisait pas tomber la normalisation, « c’est la normalisation qui le fera tomber ».
Solidarité avec la Palestine : des marches dans le monde entier
Les évènements actuels en Palestine ont pris de court tous les pays arabes qui ont franchi le pas de la normalisation sans contrepartie pour la cause palestinienne et contre la volonté de leurs peuples.
L’Arabie saoudite qui a entamé un processus similaire aurait décidé de suspendre les négociations, selon de nombreux médias arabes et occidentaux.
Outre les manifestations qui ont eu lieu dans le monde arabe dans la journée de vendredi, plusieurs villes européennes et occidentales se sont mobilisées ce week-end pour la Palestine.
Des manifestations rassemblant parfois des milliers de citoyens ont eu lieu partout dans le monde, au Pakistan, en Hollande, en Espagne, en Turquie, en Ecosse, au Canada, en Australie, aux États-Unis et d’autres pays pour dénoncer le crime qui est en train d’être perpétré à Gaza.
Des milliers d’Américains ont notamment manifesté à Washington samedi. À New York, qui compte l’une des plus importantes communautés juives au monde, des juifs se sont joints à la marche pour exprimer leur rejet de ce que fait l’armée israélienne à Gaza.
En France, consciente de l’ampleur de la mobilisation que susciterait ce genre de marches, les autorités ont interdit toute manifestation de soutien au peuple palestinien alors qu’une marche de solidarité avec Israël a été autorisée lundi dernier et s’est soldée par une faible mobilisation.
L’armée israélienne a déjà tué plus de 2300 Palestiniens et en a blessé près de 10 000 autres dans la bande de Gaza. Une grande partie des victimes sont des enfants, déplorent les autorités de l’enclave et les organisations internationales.
Israël a aussi imposé un siège totale sur la ville de Gaza, privant d’électricité, d’eau, de gaz et de nourriture ses 2 millions d’habitants qualifiés par le ministre israélien de la Défense, Yoav Galant d’ « animaux humains ».