Les images tournent sur les médias et les réseaux sociaux depuis plusieurs jours. Des centaines de camions des services de sécurité ont été mobilisés pour empêcher une tentative annoncée de prise d’assaut de l’enclave espagnole de Ceuta par des migrants clandestins.

La gestion des flux migratoires vers les deux enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla a toujours été utilisé comme levier de pression par le Maroc dans ses relations avec l’Espagne. En mai 2021, plus de 10.000 personnes, des Marocains et des Subsahariens, ont pu entrer avec une facilité déconcertante à Ceuta.

L’attitude des autorités marocaines a changé depuis le retour à la normale des relations avec l’Espagne suite au revirement historique du gouvernement de Madrid sur le dossier du Sahara occidental, en mars 2022.

En juin de la même année, les forces de sécurité marocaines ont violemment réprimé une tentative de prise d’assaut de la ville de Melilla, tuant au moins 37 migrants.

Maroc : mobilisation sans précédent contre les migrants près de Ceuta 

La mobilisation impressionnante des services de sécurité marocains depuis quelques jours a fait suite à des appels lancés sur les réseaux sociaux pour envahir en masse l’enclave de Ceuta ce dimanche 15 septembre.

La mobilisation de la police et de la gendarmerie marocaines est qualifiée de ”sans précédent”. Outre les policiers et les gendarmes, les forces auxiliaires ont été également mises à contribution.

Sur des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, on voit des files interminables de fourgons acheminant les éléments des forces de l’ordre vers les lieux de ralliement des migrants, au niveau de la ville marocaine de Fnideq.

Samedi, les accès à la mer près de Ceuta ont été hermétiquement fermés et tout le pourtour de l’enclave a été passé au peigne fin. Des hélicoptères ont aussi participé à l’opération.

Empêcher les migrants marocains de fuir

Selon le correspondant au Maroc de la chaîne Al Arabiya, des centaines de personnes ont été arrêtées pendant cette nuit agitée de samedi à dimanche, dont une majorité de marocain et de nombreux migrants subsahariens. Des échauffourées ont aussi éclaté.

La mobilisation de tels moyens a suscité l’indignation au Maroc, un pays en proie à de graves difficultés économiques et sociales mais qui ne compte pas quand il s’agit d’acquérir du matériel répressif.

“C’est un drame de mobiliser toute cette force pour empêcher la fuite de la patrie ‘’libre’ vers une partie occupée de cette même patrie”, a ironisé sur X l’écrivain et activiste Hassan Bennajeh, en allusion au statut de l’enclave de Ceuta, située sur le territoire marocain mais relevant de la souveraineté espagnole.