Les forces de l’ordre marocaines ont énergiquement dispersé jeudi après-midi des rassemblements à Al-Hoceïma, empêchant la tenue d’une manifestation prévue de longue date.
Les partisans du « Hirak » avaient maintenu, malgré l’interdiction des autorités, leur appel à une grande marche ce jeudi pour réclamer la libération de leurs compagnons.
Les sympathisants du mouvement ont commencé à se regrouper peu avant 17H00 dans plusieurs points de la ville, mais les forces de l’ordre, déployées en nombre, sont immédiatement intervenues pour charger les manifestants et disperser tout rassemblement.
Elles ont utilisé des bombes lacrymogènes, donnant lieu à des face-à-face tendus avec des jets de pierre entre les deux parties.
« Vive le Rif, vive Zefzafi !« , criaient des centaines de manifestants. Ils sont parvenus à défiler brièvement dans le quartier de Sidi Abed, avant d’être dispersés par les forces de l’ordre.
« Nous sommes dans un pays où il n’y a pas de liberté d’expression. On réclame des hôpitaux, du travail, du transport. Où est le mal ?« , s’est indigné un sympathisant du mouvement, la trentaine, un drapeau amazigh sur les épaules.
Internet coupé, le téléphone perturbé
Le président pour Al-Hoceïma de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH), Mustapha Allach, a de son côté déploré d' »importantes entraves aux libertés« .
« Depuis le début de la contestation, la ville n’a jamais été autant en état de siège« , a-t-il indiqué à l’AFP, faisant état de « nombreuses arrestations de manifestants« .
La connexion internet a été largement ralentie, par moments interrompue, et le réseau téléphonique perturbé dans toute la ville.
Des journalistes sur place ont dit à l’AFP avoir été témoins d’une dizaine d’arrestations, dont celle de Hamid El Mahdaoui, patron d’un site d’information local.
Depuis mercredi, les personnes arrivant à Al-Hoceïma étaient contrôlées et interrogées par les forces de l’ordre, selon de nombreux témoins sur place.