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Maroc : le gouvernement “préoccupé” par une campagne de boycott inédite

Le gouvernement marocain s’est dit jeudi “préoccupé par la campagne de boycott” contre trois marques distribuant de l’eau, du lait et du carburant, en soulignant que la “diffusion de fausses informations” était passible de poursuites.

Des dizaines de pages Facebook relaient depuis trois semaines des messages de boycott appelant à une baisse des prix et visant les stations-service Afriquia, l’eau Sidi Ali et le lait Danone, leaders sur leur marché.

Si aucune des trois marques n’a pour l’instant chiffré l’impact sur les ventes, les commerçants interrogés par les médias notent une baisse des achats des produits visés par cette campagne anonyme et inédite.

“La campagne de boycott s’est appuyée sur des données erronées”, a affirmé jeudi le porte-parole du gouvernement Mustapha El Khalfi.

Il a ainsi évoqué “des prix à la vente qui n’ont pas augmenté depuis 2013” pour le lait distribué par Centrale Danone, filiale du groupe français.

Le porte-parole a parlé de la possibilité de “poursuites judiciaires” contre ceux qui appellent au boycott en vertu du code de la presse qui “condamne la diffusion de fausses informations”.

“Le gouvernement est responsable de la protection de l’économie nationale”, or la “poursuite du boycott expose les agriculteurs à des pertes colossales”, a-t-il poursuivi.

En début de semaine, le chef du gouvernement Saad Eddine El Othmani s’était déjà dit “inquiet du sort des 120.000 agriculteurs qui fournissent (Centrale Danone) en lait”.

Les promoteurs du boycott dénoncent la “cherté de la vie” et accusent les grands opérateurs du pays “d’entente sur les prix”, au “détriment du consommateur”.

Le fonctionnement du Conseil de la concurrence au Maroc est gelé depuis trois ans pour des raisons de procédure.

Attendue depuis des mois, une enquête parlementaire sur les prix des carburants et les “conditions de la concurrence” doit être rendue publique le 15 mai.

Une première mouture de ce rapport, dont l’AFP a eu copie, affirmait notamment que les importateurs de produits pétroliers avaient réalisé de “gros profits malgré une baisse des cours du pétrole”, après la libéralisation des prix des carburants en 2015.

Les passages mettant en cause les importateurs ne figurent plus dans la version finale du rapport, selon les documents transmis à l’AFP.

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