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Maroc : le roi limoge trois ministres après la crise dans le Rif

Le roi du Maroc Mohammed VI a limogé mardi trois ministres “en raison du retard pris par le programme de développement” de la ville d’Al-Hoceima, agitée ces derniers mois par un mouvement de contestation, a annoncé le cabinet royal dans un communiqué.

Ce rapport d’audit avait été commandé par le roi pour déterminer les raisons du retard dans le programme “Al-Hoceïma, phare de la Méditerranée” (2015-2019), doté d’une enveloppe de 600 millions d’euros.

Remis mardi, ce rapport a démontré qu’il n’existait “ni malversations ni détournements”, mais fait état de “dysfonctionnements” et de retards injustifiés, selon le cabinet royal.

“Il a été constaté un grand retard dans le lancement des projets, pis encore la majorité de ces projets n’avait même pas été lancée, avec l’absence d’initiatives de la part de certains intervenants”, selon le communiqué.

Les sanctions prises par le roi visent Mohamed Hassad, ministre de l’Education, qui était à l’époque de la signature de la convention de ce programme en octobre 2015 ministre de l’Intérieur, ainsi que les ministres de la Santé Houcine El Ouardi et de l’Habitat Nabil Benabdellah.

Larbi Bencheikh, secrétaire d’État chargé de la formation professionnelle, à l’époque directeur de l’OFPPT, un organisme public, et Ali Fassi Fihri, patron de l’Office national de l’électricité et de l’eau (ONEE), ont également été relevés de leur fonction.

Le monarque marocain a demandé au chef du gouvernement, l’islamiste Saadeddine El Othmani, de lui soumettre des propositions de noms pour remplacer les responsables limogés.

En juin dernier, le roi Mohammed VI avait déjà tancé les ministres pour la “non exécution” dans les délais impartis de différents chantiers prévus à Al-Hoceima, épicentre d’un mouvement de contestation réclamant le développement de cette région du nord du Maroc.

Ce mouvement, dit du “Hirak”, né après la mort atroce d’un vendeur de poisson le 28 octobre 2016, a conduit à l’arrestation de 200 à 300 personnes en mai-juin, dont les meneurs.

Le procès de son leader, Nasser Zefzafi qui encourt la peine capitale pour “atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat”, s’est ouvert mardi avant d’être renvoyé au 31 octobre à la demande de la défense.

La libération des militants du Hirak est devenue la principale revendication de ce qui reste du mouvement et suscite des manifestations ponctuelles à Rabat et Casablanca.

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