« Maroc : Une vague de racisme contre les mariages mixtes ? ». Ce titre du média marocain Bladi résume à lui seul la polémique au Maroc autour des mariages mixtes, entre femmes marocaines et des ressortissants de pays africains.
Depuis quelques jours, les mariages mixtes entre femmes marocaines et hommes issus de pays africains subsahariens suscitent de vifs commentaires sur les réseaux sociaux.
Selon le Bladi, les activistes derrière cette campagne mettent en garde contre un « phénomène » qui se répand dans le royaume, tandis que les défenseurs des droits humains s’indignent devant le caractère « raciste » de cette campagne.
Pour sa part, le média BBC News indique que ces mariages mixtes sont perçus par certains comme « une menace » pour l’identité marocaine tandis que d’autres les considèrent comme étant une conséquence logique du désintérêt qu’affichent les jeunes marocains envers l’idée du mariage.
« La femme marocaine a le droit de choisir avec qui se marier »
Selon la chaîne Al Arabia, des informations ont fait étant d’« une hausse des demandes en mariages de ressortissants sénégalais pour des femmes marocaines, atteignant les 12.000 demandes en 2023 », ce qui a suscité un rejet et une inquiétude que de nombreux Marocains ont exprimé sur les réseaux sociaux.
« Un tsunami sénégalais à l’assaut de la gente féminine marocaine », écrit un internaute sur Twitter, rapporte BBC News. Un autre explique quant que l’union des africains subsahariens avec des femme marocaines n’est qu’un « mariage d’intérêt » qui vise juste à décrocher une carte de séjour au Maroc.
Ali Chabani, professeur et chercheur en sociologie, a indiqué au média Al Hadath que le mariage mixte n’est pas un phénomène nouveau au Maroc. Il ajoute que l’augmentation des demandes en mariage émanant de ressortissants sénégalais et africains subsahariens s’explique par le fait que le Maroc est devenu un pays où les migrants souhaitent de plus en plus s’installer, alors qu’il ne constituait autrefois qu’un étape pour aller en Europe.
Pour sa part, l’activiste Fatiha Chtatou estime que « cette campagne discriminatoire est une atteinte aux droits humains et à ceux de la femme marocaine… et que les sites et les pages qui font la promotion de pareilles idées doivent faire l’objet d’une intervention de la justice »… assurant que « la femme marocaine a le droit de choisir avec qui se marier ».