Un vent de révolte sociale s’abat sur le Maroc. Des milliers de Marocains sont sortis, dimanche 20 février, pour protester contre la hausse des prix des carburants et les produits de première nécessité.
Des protestations qui sont intervenues à l’occasion de la célébration du mouvement du 20 février 2011. Selon des médias locaux et internationaux, des milliers de manifestants ont dénoncé « la cherté de la vie et la marginalisation ».
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Les protestataires ont également soulevé des slogans dénonçant la « dictature et la corruption », tout en réitérant des revendications pour la liberté et la justice sociale, rapporte France 24. Les manifestations ont eu lieu aussi bien à Rabat (ouest du pays) qu’à Tanger au nord.
Scènes de pillage à Kenitra
Selon les médias, des appels au départ du chef de gouvernement, Aziz Akhannouch, homme d’affaires et proche du roi Mohamed VI, ont été scandés par les manifestants.
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Le média marocain Hesspress a publié sur Twitter une vidéo de bousculades et des scènes de pillages dans un marché hebdomadaire de fruits et légumes à Kenitra.
Des commerçants de fruits et légumes ont été pris d’assaut par des Marocains en train de voler des légumes dans une cohue indescriptible.
« Poussée par la vie chère et la faim, la population a envahi le marché de Ouled Djelloul, commune de Ben Mansour (province de Kénitra) pour se servir en produits de première nécessité. Ces scènes de pillage se multiplient”, s’inquiète un internaute. « Le Makhzen continue à négliger la population marocaine sur le point d’exploser », déplore un autre.
Selon l’agence russe Sputnik, des centaines de manifestants se sont rassemblés, dimanche, devant le Parlement marocain pour protester contre la précarité sociale. Les manifestants s’en sont pris au chef du gouvernement Akhannouch demandant son départ. Un hashtag #Akhannouch_dégage est devenu viral sur les réseaux sociaux.
Une députée qualifie les protestataires de « chiens… »
Le gouvernement marocain est rendu responsable de la hausse généralisée des prix dans le pays. « Le devoir d’un leader est de servir son peuple, pas que le peuple le serve », proteste une internaute marocaine. La colère des Marocains est nourrie par le sentiment d’humiliation que leur inflige la classe politique indifférente à leur sort suite à la hausse vertigineuse des prix.
Une députée proche du chef du gouvernement marocain a insulté les Marocains qui contestent la politique gouvernementale en les qualifiant de « chiens qui aboient ».
« On est devenu des chiens, vous imaginez à quel point ce genre de personnes a le pouvoir de nous insulter publiquement sans craindre? La maladie de la supériorité les submerge, on n’a pas le droit de s’exprimer ou même poser des questions », s’indigne une citoyenne marocaine.