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Maroc : « Mohammed VI aime le pouvoir, mais pas le travail qu’il implique »

Maroc : « Mohammed VI aime le pouvoir, mais pas le travail qu’il implique »

Le roi Mohamed VI « aime le pouvoir, mais pas le travail qu’il implique ». Le constat est du journaliste espagnol Ignacio Cembrero, spécialiste du Maroc. « Quand je dis le travail, je ne pense pas seulement à étudier des dossiers en profondeur, présider des conseils de ministres mais aussi tout ce côté protocolaire, formaliste, solennel que la tâche revêt pour un chef d’État. Le phénomène s’est accentué à partir de 2011 et depuis il est de plus en plus absent. Il séjourne au Gabon, à Hong Kong mais surtout en France, entre Paris et le château familial de Betz, dans l’Oise », explique le journaliste dans un entretien au journal belge Le Soir qui le présente comme « le meilleur spécialiste au monde du Maroc ».

« Au cours des quatre premiers mois de cette année, il n’a passé que 20 jours au pays. C’est un cas unique au monde : un chef d’État qui concentre entre ses mains tous les pouvoirs, mais qui passe la moitié de son temps à l’étranger », affirme Ignacio Cembrero (également chroniqueur à TSA).

Le journaliste qui a travaillé pendant plus de trente ans au quotidien espagnol El Pais est également revenu sur le mouvement populaire de boycott de certaines marques commerciales qui s’est développé au Maroc. « C’est un phénomène sans précédent, non pas au Maroc mais dans le monde. Au Maroc, trois grandes marques ont été visées pour protester contre la cherté de la vie. Du jamais vu ! », a estimé Cembrero, rappelant cependant qu’aucune entreprise liée à la famille royale ne subit le boycott.

« Le phénomène a commencé fin avril sur les réseaux sociaux et, trois mois après, on ne sait toujours pas qui l’a déclenché », indique en outre le journaliste, pour qui le mouvement de boycott a été « largement sous-évalué par la presse européenne et qu’il sera étudié dans quelques années comme un cas d’école pouvant couler ou, tout au moins, préjudicier sérieusement une marque et son entreprise ».

Évoquant le sujet des droits de l’homme, Ignacio Cembrero estime que « le Maroc de la fin du règne de Hassan II ou, à partir de 1999, du début du règne de Mohamed VI, n’était pas une démocratie, mais il était plus tolérant. Le régime s’est surtout durci au cours de cette décennie sans susciter la moindre critique de la part de ses partenaires européens », affirme le journaliste.

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