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Maroc : nouvelle manifestation contre la cherté de la vie

La situation se tend davantage au Maroc, en proie à des difficultés économiques et une contestation de plus en plus large des conditions de vie de larges franges de la population.

Les vagues de protestations dans le royaume ne s’estompent que pour laisser la place à d’autres, plus significatives.

Un appel a été lancé pour une grande marche nationale ce week-end à Casablanca, la capitale économique du pays, par la Confédération démocratique du travail, principale organisation syndicale du royaume.

Malgré l’interdiction de la manifestation par les autorités, des centaines de Marocains ont bravé cette décision et ont pu se rassembler au centre-ville.

Le Maroc est l’un des pays les plus touchés par la flambée des prix sur le marché mondial générée par le déclenchement de la guerre en Ukraine, dégradant davantage la situation sociale déjà précaire du royaume.

La maladie du roi Mohammed VI et ses absences longues et répétées ajoutent de l’incertitude à la situation.

Selon de nombreux médias étrangers, il a été comptabilisé à Mohamed VI plus de 200 jours passés en dehors du Maroc (essentiellement en France, au Gabon et aux Seychelles) en 2022.

Soit l’année où le pays a connu une très forte inflation qui a touché particulièrement les carburants et les produits alimentaires qui ont augmenté de plus de 20%, selon les chiffres officiels.

Le taux moyen de l’inflation en 2022 a dépassé 10%. En avril dernier, il a été estimé à 7,8% sur un an, mais les prix des produits de base demeurent très élevés.

Les manifestants qui ont pris part au rassemblement de dimanche à Casablanca ont crié leur ras-le-bol et ont dénoncé surtout ce qu’ils qualifient d’« inaction » du gouvernement de Aziz Akhannouch.

Ils ont qualifié ce qui se passe dans leur pays de « honte » et tiré la sonnette d’alarme sur le danger qui guette « la subsistance des travailleurs ».

Maroc : le front social de nouveau en ébullition

Les promesses faites par Akhannouch lorsqu’il a remplacé Saad Dine El Otmani à l’issue des élections législatives de septembre 2021 n’ont pas été tenues, estime la rue marocaine. Outre l’inflation mondiale des prix des produits alimentaires et énergétiques, le Maroc est aussi éprouvé par une longue sécheresse qui a mis à mal le secteur agricole.

Ces éléments sont venus se greffer à une situation endémique d’inégalités sociales.

Alors qu’il avait promis de les réduire, les inégalités sociales se sont aggravées sous le gouvernement de l’homme d’affaires, Aziz Akhannouch.

En mars dernier, le World Inequality Report a classé le Maroc parmi les pays les plus inégalitaires du monde, précisant qu’une minorité de 10% de la population détient plus de la moitié des revenus du royaume.

Celui-ci figure aussi parmi les pays les plus endettés d’Afrique. La situation qu’il vit actuellement le contraint d’aggraver son endettement auprès des institutions financières internationales.

Le dernier grand prêt qu’il a contracté est une ligne de crédit de 5 milliards de dollars accordée par le Fonds monétaire international (FMI) en avril dernier. C’est la troisième ligne de crédit que l’institution de Bretton Wood accorde au royaume en dix ans.

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