Une nouvelle vague massive de migrants venus du continent africain s’est déferlée ce début mars du Maroc sur Melilla, la petite enclave espagnole située au nord du royaume.
« 1.200 migrants ont commencé, vers 07 h 25 (06 h 25 GMT), à franchir la clôture (…) lançant des pierres et utilisant des crochets et des bâtons contre les forces de sécurité espagnoles après avoir débordé les forces de sécurité marocaines », rapporte le journal français 24 minutes citant la préfecture de Melilla.
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Selon la chaîne Al Hurra, sur les 2500 migrants qui ont approché le grillage, mercredi, 500 ont pu pénétrer dans la ville tandis que 1 200 autres migrants ont renouvelé leur tentative jeudi et 350 ont pu entrer en territoire espagnol.
En deux jours, les 2 et 3 mars, plus de 800 migrants ont réussi à entrer à Melilla, contre 1 092 sur l’ensemble de l’année 2021, selon le ministère espagnol de l’Intérieur.
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« L’agressivité à laquelle nous avons assisté, hier comme aujourd’hui (…) n’avait pas été constatée en d’autres occasions », a dénoncé la préfète de Melilla sur la télévision publique. Des heurts ont eu lieu entre les migrants et les forces de l’ordre, causant la blessure de 47 policiers.
« C’est un fait très préoccupant. Cela fait des mois que ce type d’arrivée ne s’est pas produit, et quand il y avait des tentatives, elles étaient repoussées, en collaboration avec les autorités marocaines, sans arriver à ce niveau de gravité », a déploré le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares.
Vendredi 5 mars, plus de 1000 migrants auraient essayé de pénétrer dans l’enclave espagnole de Melilla à partir du Maroc, mais ils en ont été empêchés par les forces de l’ordre espagnoles, a annoncé Madrid, selon un lanceur d’alerte.
Rabat furieuse contre Madrid
Le récent entretien entre le premier ministre espagnol Pedro Sanchez et le président de la République Sahraouie, Ibrahim Ghali, en marge d’un sommet UE-Union africaine à Bruxelles, en février dernier, aurait suscité la colère de Rabat, comme le confirme le compte rendu des médias proches du palais royal marocain.
Le site marocain d’information Le360 a rapporté que l’entretien entre les deux dirigeants espagnol et sahraoui « apporte la preuve que le Royaume du Maroc a eu raison de ne pas croire en les belles paroles des responsables espagnols ».
Le même scénario s’est déjà produit en mai 2021 lorsque le chef du Polisario Brahim Ghali s’était rendu en Espagne pour des soins. Un prétexte dont les autorités marocaines ont usé pour laisser passer plus de 1 200 migrants vers l’enclave de Ceuta, déclenchant une crise migratoire et une brouille diplomatique avec Madrid et Bruxelles.
Les deux enclaves espagnoles Ceuta et Melilla font régulièrement l’objet de tentatives d’entrée de la part de migrants clandestins cherchant à rejoindre l’Europe à partir du Maroc qui en a fait un outil de chantage.